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[H] La Saga des frères Brisemonde


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1 réponse à ce sujet

#1 Lord Mortim

Lord Mortim

    Spontanément magique


Posté 19 juillet 2003 - 05:44

A l'origine deux personnages que j'ai crée dans le monde d'Amaris (nwn), j'essaierais de continuer leurs aventures sur les terres de Vvardenfell.



Je suis l'enfant de l'absurde et l'amant d'une chimère. Je suis le rêve déchu d'un dieu capricieux. J'ai brisé le mirroir et j'ai cherché la foi à travers mes fantasmes. Et je l'ai trouvée aux tréfonds de mon âme, petit enfant perdu dans un coin poussiéreux de mon esprit torturé, mon bel Ange enchainé, mon amant, ma lumière... mon amour.

Beaucoup de prêtres affirment qu'il n'est nul besoin de chercher la foi car c'est elle qui vous trouve. Je sais maintenant que c'est faux. J'ai trouvé Anthariel en des temps de troubles, alors que mes semblables me rejetaient pour des raisons qui m'étaient étrangères, je l'ai trouvé, je lui ai donné mon amour et en échange il me révéla sa vraie nature. J'ai vu en rêve l'histoire d'un dieu rejeté de ses pairs comme je l'étais moi-même, j'ai vu son voyage au delà de la création, les merveilles innéfables des terres de l'absurde, les délices inconnus même des anciens dieux et les songes des étoiles, puis je l'ai vu tomber dans le gouffre, un trou béant au delà des terres du créateur, j'ai vu ses ailes s'empétrer dans les fils défaits de la création et son souvenir s'effacer de l'histoire. J'ai vu enfin la cruauté des autres dieux, et j'ai entendu leurs rires...

J'ignore pourquoi je l'ai trouvé, mais je ne crois pas au destin. Peut être est-ce là la suite logique de mon histoire. Un barde m'a un jour confié que même les mélodies les plus étranges suivent des lois rythmiques bien précises, si c'est le cas, ma rencontre avec Anthariel est sans aucun doute l'accord majeur à partir duquel ma mélodie a pris toute son ampleur.

Tout ce qui s'est passé avant cette rencontre m'apparait maintenant comme un songe. Mon frère Armand, en compagnie duquel je fus recueilli par Mortimus, celui qui deviendrai notre mentor, au pieds des vertigineuses cascades jumelles de l'Intaki, lesquelles prendraient leur source en des terres bien au delà de l'Oeuvre de Magnus. Notre jeunesse insouciante passée à Fornost. Le dégout que nous inspirions à nos pairs, nous les "jumeaux draconiques", et Armand qui me défendait quand le dégout devenait haine.

De nous deux, il a toujours été le plus courageux. Je n'ai jamais eu l'âme d'un guerrier. En réalité, je n'aspirais qu'à vivre en paix avec mes chimères, que le monde me laisse reposer au coeur de mes divaguations. J'élevais mes songes comme autant de remparts aux secousses qui ébranlaient l'Oeuvre du créateur...jusqu'à ce que je fasses cette étonnante rencontre...

Anthariel m'a appris les secrets de la véritable alchimie. Comment sublimer la peur dans le courage, dissoudre la confusion dans l'amour ou encore transformer les songes en miracles. J'apprennais lentement ses enseignements, méditant des heures aux pieds des cascades jumelles où je me rendais souvent... jusqu'à ce que d'étranges événements ne me poussent à prendre les armes...

Tristan Brisemonde

3 Loredas Primétoile, 3E427

Image IPB
© Epilogue.net
Sans doute il fut un temps, appelé l'âge d'or,
Où l'homme pour son Dieu n'avait que la Nature,
Et coulait une vie aussi douce que pure...
Pour le sage éclairé, ce temps existe encore.

Sylvain Maréchal, Dieu et les prêtres

#2 Lord Mortim

Lord Mortim

    Spontanément magique


Posté 19 juillet 2003 - 05:51

Je suis l'enfant de la Grâce et la muse des déchus. Je suis l'accord improvisé de cette oraison funèbre qu'est l'Oeuvre de Magnus. J'ai entendu les plaintes lancinantes des vallées verdoyantes de l'arcadie, les cantiques des défunts portés par les brises printanières, délicieux paradoxe tourbillonnant dans l'air, et j'ai vu en cela l'Essentiel, la réponse simple à tout les mystères indicibles.

J'ai vu dans l'oeuvre du créateur un royaume de souffrance, d'imperfection et de dégénerescence. J'ai vu la Dame aux Mains Chastes effleurer les demi-morts, pauvres pétales fanées qui dans leur vol effrené vers un parterre de douleur recherchent une méthode à leur folie. Au commencement était l'absurde, et puis est venu la Grâce. Je l'ai vu faire de jolies chansons pour habiller nos souffrances, j'ai entendu son rire cristallin dans les cris déchirés des malades, j'ai senti l'exquise fragrance de son parfum dans l'odeur des chairs putrifiées.

Alors je me suis enfermé et j'ai composé durant trois jours et trois nuits sans m'accorder une minute de repos. Une vieille légende parle de ce héros à qui les dieux auraient confié que le secret de l'immortalité pouvait être atteint s'il parvenait à rester éveillé durant tout ce temps. Grotesque. Mais pendant que je composait fébrilement les mélodies inspirées de mes divaguations, que je noircissais des centaines de parchemins de notes que je cueillais de ci de là, les cherchant presque des yeux tandis que je balançais la tête pour mieux capter mes errances, durant ce temps je sais que j'ai effleuré l'éternité. Emporté dans cette étrange épiphanie, je repensais également à ma vie, mais d'une façon tout à fait nouvelle. En réalité, je réécoutais mon passé plus que je ne le revoyais ; ses accords limpides... les paysages sublimes de l'Intaki et ses hauteurs enivrantes... ses notes graves ; le départ de mon père et sire Mortimus... et ses instants de grâce... mon frère Tristan... oh, comme je l'aimais...

Après ces trois nuits mémorables, j'ai erré au gré des musiques. Chaque lieu a une âme chantant son histoire, et il est m'était désormais possible d'entendre ces mélodies à l'oreille mortelle inaudibles. Je voyageais donc à travers le continent, me gorgeant de la beauté du monde tel un vampire, jusqu'à en être ivre. Il pouvait bien mourrir demain, après tout quelle importance ! Je riais à tout cela, dansant dans les plus beau costumes à la mode impériale, aux manches bouffantes réhaussées de soie de Summerset, je m'enivrait d'absynthe et finissait mes nuits dans les draps d'une inconnue recontrée le jour même. Certes, la vie est un rêve, mais un rêve diablement court ! Quel pitié de le laisser filer en s'apitoyant sur son sort...

Je repensais alors à mon frère Tristan. Je suis certain qu'en cet instant lui aussi dirigeait ses pensées vers moi. Une vague puissante nous poussaient désormais à nous retrouver sans que nous sachions ce qu'il en ressortirait. Je pris alors la direction de Vivec, je franchis des mers de brumes et à mesure que je progressais, j'entendais le plus merveilleux des cantiques, l'âme de la ville de lumière, ainsi qu'une voix discrête et familière. Tristan. Où te caches tu, petit frère...

Armand Brisemonde

10 Loredas Primétoile, 3E427

Image IPB
© Epilogue.net
Sans doute il fut un temps, appelé l'âge d'or,
Où l'homme pour son Dieu n'avait que la Nature,
Et coulait une vie aussi douce que pure...
Pour le sage éclairé, ce temps existe encore.

Sylvain Maréchal, Dieu et les prêtres




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