Geron est un orphelin recueilli par Gwynnling, un oiseleur, après la mort de ses parents. Il a la réputation de porter la poisse à quiconque croise sa route, et peu de personnes l'apprécient. Il possède également le pouvoir de casser de petits objets fragiles par la pensée et la volonté. Après avoir remporté un concours il obtient une courte audience auprès du roi Efferdan qui va louer ses services : débarrasser le royaume d'Andergast d'une invasion de corbeaux pour faire bonne figure lors de la prochaine arrivée de la reine du royaume voisin qui doit venir en visite officielle, afin de signer un traité de paix.
Gwynnling examine la dépouille d'un des corbeaux capturés et comprend qu'il y a de la magie là-dessous. Il envoie donc Geron prendre conseil auprès de la fée Nuri (exilée dans le monde des humains) pour tenter d'en savoir plus. Geron rencontre la fée, découvre que celle-ci possède le pouvoir exactement opposé au sien (réparer des objets cassés) et en tombe aussitôt amoureux, mais il n'apprend rien de probant. À son retour, Gwynnling est agonisant, quasiment laissé pour mort par une entité inconnue. Il a juste le temps de dire à Geron que s'il souhaite la survie de ce monde il doit tuer la fée !
Il n'a pas le temps de donner la moindre explication à Geron et meurt aussitôt.
Geron retourne voir la fée Nuri, catastrophé, mais ne peut se résoudre à la tuer. Ils décident de fuir mais sont aussitôt pris en chasse par des êtres étranges qui semblent vouloir les retrouver pour le compte de quelqu'un d'inconnu. S'ensuit un long voyage à travers maintes contrées où ils sont toujours pourchassés. Ils feront même une incursion dans le monde des fées afin de comprendre pourquoi Nuri a été exilée. Un mystérieux corbeau doué de parole viendra ponctuellement les voir, soit-disant pour les aider...
Ces aventures sont prétextes à de nombreuses énigmes basées sur l'utilisation en alternance des pouvoirs des deux héros. De même, on assiste régulièrement à des confrontations entre eux-deux. Car Geron se démène pour protéger Nuri qui, elle, étant étrangère à notre monde, regarde celui-ci d'un air naïf et enfantin, ne voyant le mal ni le danger nulle part. Elle est la contrepartie et l'opposé de Geron car celle-ci, étant un peu 'baba-cool', détachée et anti-matérialiste lui donne quelques belles leçons sur les valeurs d'amitié, d'entraide, de partage, et sur la beauté qui est en toute chose sous nos yeux mais que nous refusons de voir ou ignorons. Ils feront également la connaissance de Jacomo Nauta, un mage de l'académie d'Andergast et spécialiste des fées.
Un jour, Geron se réveille seul. Nuri est partie, livrée à elle-même. En effet, le corbeau l'a persuadée que Geron lui a menti sur toute la ligne, ce qui est vrai. Mais c'était hélas pour mieux la protéger dans le monde des humains qu'elle ne connaît pas. Qu'importe, Nuri s'est enfuie, abattue de chagrin et se sentant trahie.
Geron retourne prendre conseil auprès de Jacomo Nauta et ensemble ils comprennent enfin le dessous de l'affaire :
Treize ans auparavant, un devin extrêmement maléfique a failli causer la perte du royaume. Il a été capturé et brûlé vif sur un bûcher, lançant une malédiction à Geron qui était parmi la foule assistant à l'exécution. C'est depuis ce jour que Geron 'porte malheur' à presque tous ceux qui l'entourent. Mais le devin, sorcier extrêmement puissant, a également pu échanger son âme avec celle d'un corbeau qui volait au-dessus du bûcher juste avant d'être calciné. Il mettra treize ans a préparer sa vengeance...
Il s'avère que le corbeau ayant semé la discorde entre Geron et Nuri
EST le devin, et celui-ci a besoin de Nuri pour accomplir sa vengeance : l'invasion du royaume d'Andergast par des nuées de corbeaux venus d'on-ne-sait-où n'en est que le premier acte !
Le devin/corbeau a ouvert une brêche vers un monde parallèle d'où viennent les corbeaux, mais celle-ci est très instable et est sur le point de se refermer. Seule une mélodie jouée avec la harpe des fées peut la stabiliser et l'agrandir afin qu'en sortent des créatures encore pires et en bien plus grand nombre.
Et c'est là qu'est le problème : seule une fée peut jouer de cette harpe. Tout autre être vivant la touchant est instantanément vaporisé ! Nuri, la seule et dernière fée présente dans notre monde, abattue de chagrin, se laisse embobiner par les soi-disant belles paroles du corbeau/devin dont elle ignore totalement la nature, et va jouer de la harpe.
Geron et Jacomo mettent au point un plan pour sauver le monde : ils vont dissimuler un sort d'échange d'âmes dans une couronne dont le devin à également besoin pour stabiliser la porte entre les mondes, et qu'il réclame en échange de Nuri (même s'il n'a en fait aucune intention de la libérer). Problème : le sort ne peut être lancé que par le porteur de la couronne, et uniquement en prononçant un mot-clé précis. Autant dire que c'est mission impossible.
Geron trouve Nuri jouant de la harpe. Il joue avec conviction un mélodrame pour endormir la méfiance du corbeau/devin et lui donne la couronne. Le corbeau/devin met la couronne sur sa tête et commence aussitôt à crier victoire. Mais Geron, flattant son orgueil, l'entraîne dans une joute verbale sur la destinée soit-disant déjà écrite et le flux du temps. Le corbeau/devin, enivré par sa victoire et son orgueil, en vient à railler la divinité associée à ces deux concepts en prononçant son nom : 'Satinav', le mot-clé qui déclenche le sort !
Les âmes de Nuri et du devin sont alors immédiatement inversées ! Le corps de Nuri n'étant plus entièrement féérique (car contenant maintenant l'âme du devin) est aussitôt consumé par la harpe. Sans personne pour en jouer, la porte entre les mondes se referme alors définitivement. L'âme de Nuri se retrouve donc maintenant enfermée dans le corps du corbeau, mais le monde est sauf, et Geron devient le héros d'Andergast.