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En effet, depuis une dizaine d’années, dans chaque nouvel opus de ce jeu vidéo (violent et creux qui plus est, il va sans dire), on constate une majorité écrasante de personnages masculins au détriment des personnages féminins, et la quasi-absence des seconds dans les rôles-clés de la société, à savoir les sommets hiérarchiques et les services d’ordre. Il est impensable que dans le monde d’aujourd’hui, on puisse encore cautionner l’image d’une société aussi rétrograde et dresser une telle ode au patriarcat ! Les studios de Bethesda Softworks ont longtemps prétexté qu’il s’agissait là d’une nécessité scénaristique en raison de l’univers pseudo-médiéval de la série, mais cet argument ne pèse pas bien lourd face à leur absence bornée de prise de distance et d’esprit critique par rapport à l’image de la société qu’ils montrent, et plus encore, par leur acharnement outrancier à l’affirmer par des détails choquants, soigneusement choisis et intégrés à chaque opus !
Ainsi, dans The Elder Scrolls 3 : Morrowind, sorti en 2002, on remarquait la présence insistante d’allusions à des tentatives de viol présentées comme dues à de « trop grande réticences de la part des victimes » (sic!), soigneusement - mais pas trop - dissimulées au détour d’un chemin, ou celle d’une pièce de théâtre écrite par un sombre personnage du nom de Crassus Curio (l’un des personnages clés de l’intrigue), mettant en scène d’une façon qui se voulait humoristique les tentatives scandaleuses d’un aristocrate de mauvais genre pour forcer une femme de chambre provenant d’une minorité exploitée (esclavage légal) à avoir des relations sexuelles non consenties avec lui ! Rappelons au passage que ce texte a été sans cesse repris dans les opus suivants…
Autre point : jusqu’à la parution du dernier opus, il existait des différences innées de caractéristiques et de capacités intellectuelles ou physiques entre les personnages de sexes différents - en plus de différences importantes entre les personnages de races différentes, toujours bien présentes ! Notons d’ailleurs que dans l’opus intitulé The Elder Scrolls 4 : Oblivion, paru en 2006, un personnage du nom de Trayvond présent dans la ville de Cheydinhall fait savoir au joueur, de façon très explicite, que les membres de l’ethnie dont il est issu font preuve de préjugés et de croyances superstitieuses désuètes. Et, comme par hasard, l’ethnie en question est la seule dont les individus ne sont pas naturellement blancs de peau, mais de couleur sombre ! Comment ne pas y voir un message raciste évident, ressuscitant un esprit colonial répugnant, abandonné depuis pourtant plusieurs dizaines d’années, qui voulait que les civilisations d’Afrique et des tropiques soient primitives et incultes, et donc exploitables ?
Mais ce n’est pas terminé ! Dans le dernier opus, The Elder Scrolls 5 : Skyrim, datant de 2011, on trouve à présent des enfants, qu’il est possible d’agresser ! Sans modification du jeu par l’utilisateur, il est toutefois impossible de les blesser ou de les tuer, une limite par ailleurs extrêmement simple à neutraliser, les programmeurs l’ayant rendue désactivable par un simple clic via un éditeur qu’ils ont eux-mêmes fourni ! De qui se moque-t-on ?
Finalement, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est l’introduction dans ce même dernier opus d’une capacité permettant au joueur d’infliger davantage de dégâts en combattant des personnages de sexe opposé, obtenue après la réalisation d’une mission à l’esprit plus que douteux. Comment ne pas y voir de façon évidente une tentative réactionnaire de rétablir les idées sexistes d’opposition des sexes (voire même de complémentarité) que nous avons combattues de toutes nos forces, et que nous combattons encore ! Face à cette dernière provocation, nous avons décidé de riposter. Avec l’appui de diverses associations américaines, nous allons assigner Bethesda Softworks en justice, et exiger non seulement réparation et excuses, mais aussi engagement sérieux à renoncer à tout message à caractère discriminatoire dans ses prochains jeux, avec la mise en place d’une commission de contrôle que nous pourrons consulter.
Aujourd’hui, il est intolérable que la sphère du jeu vidéo soit utilisé par des grosses compagnies comme un moteur de propagande pour des idées dignes des années trente. Il a été prouvé par des études très sérieuses que le jeu vidéo était à l’origine de nombreux actes violents à travers le monde, notamment de violences faites aux femmes. Il est plus que temps de museler ce média qui, sous le masque trompeur du divertissement, corrompt les mentalités des jeunes générations.
Modifié par Spitoven, 20 janvier 2013 - 01:06.