76 réponses à ce sujet

[Raven Dumron]

L'être noir fixait Ra'Shadjin, l'épée en main. Le Khajiit avait les griffes sorties ; elles étaient bien acérées. Un bon chasseur prenait soin de les avoir toujours aiguisées. Saisir sa proie, fermement, ne pas la relâcher — mordre à la gorge. Utiliser son poids, sa force de Cathay pour maintenir son avantage...
Mais l'être noir ne bougeait pas. Ra'Shadjin voyait qu'il l'observait. Était-il méfiant.. ? Le Khajiit avança, de biais, traversant la salle jusqu'à la table sans lâcher l'autre du regard. Il y avait tout un tas de sucreries qui étaient apparues sur la table. Et Ra'Shadjin sentait qu'il en avait envie... Mais l'autre l'observait toujours...
D'un coup vif, griffes rentrées, il écarta l'humain qui s'empiffrait. Aussitôt, Ra'Shadjin se tourna rapidement vers lui, ressortit les griffes, et montra les dents sans émettre un son. Ra'Shadjin n'avait pas l'intention de partager. Puis le Khajiit retourna son regard vers l'être noir. Ra'Shadjin n'aimait pas qu'il l'observe ainsi, mais Ra'Shadjin ne pouvait pas se jeter sur lui comme il avait écarté l'autre. L'être noir était inconnu à Ra'Shadjin, et le bon chasseur ne se risque pas sur une proie qu'il ne connait pas. Surtout lorsque celle-ci a en main une épée dégoulinante du sang de ses semblables. Le Khajiit s'assit donc sur la table, sa queue fouettant un instant l'air, pour se poser sur ses genoux. Il se saisit d'une pâtisserie fort colorée, très belle, en huma les senteurs, puis mordit dedans avec délicatesse. C'était savoureux.
Les yeux verts du Khajiit fixaient toujours l'être noir. Lentement, presque précautionneusement, Ra'Shadjin articula quelques phrases.

- Le Khajiit vous salue, et vous souhaite bonne chasse. Car visiblement, l'être noir chasse. Le Khajiit espère simplement que la chasse n'est pas limitée à ses pairs. Le Khajiit n'aimerait pas avoir à se battre alors qu'il y a tant de sucreries à déguster.

[Elenwel]

La pâtisserie était un pur concentré de plaisir gustatif et tandis que Ra’Shadjin parlait à l’être noir il pouvait sentir les notes d’agrumes se diffuser lentement dans son palais. Soudain, la pellicule de pâte d’amende se rompit, laissant s’échapper le cœur de miel liquide. Une rivière de sucre se rependit sur la langue du khajit, et il put la sentir glisser le long de son œsophage, irradiant de chaleur et de bienêtre. Enfin, lové dans tout se sucre, un quartier de clémentine confit… Et brusquement, plus aucun goût, comme si tout ceci n’avait été qu’un rêve. Juste un petit creux au ventre et une petite voix suggérant : encore.

A terre, Fimmion était furieux. Ce grand chat l’avait éjecté de son tabouret sans ménagement, et pire, venait de manger une de SES pâtisseries.  Il allait lui faire sa fête à se malotru, Fimmion le tueur qu’on l’appelait dans sa jeunesse. Fimmion l’invincible, Fimmion l’arracheur de boyaux, Fimmion le champion de l’arène de Kvatch. Champion de Cyrodiil, s’il avait pu se départager avec le Prince Gris, mais chaque combat, tous plus violent les uns que les autres, finissait par un ex-æquo, les deux champions en sang, pantelant, s’agrippant de toutes leurs forces à leur arme pour ne pas être le premier à tomber. Enfin… Tout ceci, c’était avant qu’il ne suive cette lumière dans les sous-sols de l’arène. Mais tout de même, il allait lui montrer à cet impudent qu’il ne fallait pas ôter la pâtisserie de la bouche de Fimmion l’impitoyable.

Et en se relevant, hurlant un « BRIOOOOOOOOOCHHHHHHEEEEEEEEE » assassin, Fimmion se senti mal. La vue des pâtisseries lui était insupportable, son estomac le lançait, près à exploser, et il ne put que courir jusqu’à la sortie, bousculant tous ceux qui était sur son passage, les deux mains plaquées sur la bouche.

*****

"Hum... Vous devez avoir raison... Ceci dit, on ne peut pas non plus rester là indéfiniment... Je ne sais pas vous, mais moi je commence à me les cailler... On peut peut-être commencer à avancer et on verra pour la suite, non ?"

Il faisait froid, c’est vrai, mais c’était un froid différant. Rien à voir avec le Froid glacé d’une nuit sur les sommets entourant High Hrotghar, rien à voir avec les lames de glace qui s’enfoncent dans les poumons d’un marcheur le long de la mer des Fantômes, et la sensation lorsque ce même marcheur se retrouve soudain sous l’eau, entrainer à travers la croute de glace par un orcer... Ce froid-là était plus vide, c’était une absence de toute chaleur plutôt que le froid mordant du nord.

Les bruits de chair écrasé avait cessé, avec un peu de chance il ne croiserait pas sur le sentier la source de tout ce bruit. Et puis marcher réchauffait, la femme brune ne manquait pas de bon sens, avancer et voir plus tard. C’était une bonne façon de voir les choses. L’altmer se mis donc en marche, le sourire aux lèvres.

« Puisque vous souhaitez marcher, autant que je profite de ma liberté pour chanter, la chanson réchauffe le cœur et allège la marche disait mon cher maitre. Connaissez-vous une chanson mademoiselle ? »

[Styx]

"Raaah!"

Avec  un soupir d'exaspération, l'elfe noire referma brutalement son livre d'un geste sec. Que pouvait-il bien se passer encore? Ce vacarme était infernal, impossible de se concentrer. Décidément, les résidents de Colmur ne comprenaient rien au concept de tranquillité. Ce qui n'avait au fond rien de surprenant. Tout du moins, par sur le plan de Sheogorath le Dément.

Ynnée poussa un second soupir, plus long que le précédent. Depuis combien de temps était-elle ici, déjà? Difficile de s'en rappeler, avec cette météo étrange. Le flot même du temps semblait dépendre du bon vouloir du maître des lieux, ce qui était certainement le cas. Elle ne se rappelait plus qu'avec difficulté de la manière dont elle était arrivée ici. Il avait eu ce contrat, dans une avenue miteuse de la Cité Impériale. L'assassinat d'un marchand pensant être à l'abri en se cachant parmi les pauvres. Cette naïveté fit apparaître un sourire sur le visage de l'elfe l'espace d'un instant. Elle avait trouvé sa cible, et l'avait assassiné sans trop de problème. Elle n'avait par contre pas prévu que ce petit nabot grassouillet se serait acheter une préparation alchimique. L'ayant sans doute brisée en tombant, la pièce s'était emplie d'une fumée âcre et… Et puis elle n'en avait aucune idée. Quelque chose s'était produit. Elle s'était retrouvée là, au milieu d'un paysage étrange, rappelant vaguement les Îles Ascadiennes ou les environs des tours de ces excentriques de Telvannis. Elle se rappelait vaguement la présence d'un homme au crâne luisant, et à l'air blasé, récitant un discours brumeux. Ynnée se demandait d'ailleurs s'il elle n'avait pas littéralement vu de la brume sortir de sa bouche. Ici, rien n'aurait été moins sûr.

Elle avait mis du temps à s'en remettre, et avait ensuite repéré les lieux. Elle s'était payé une chambre dans cette auberge miteuse, et fait son possible pour en apprendre plus sur sa situation. Les yeux dans le vague, la jeune elfe se dit qu'elle avait finalement bien fait, dans sa jeunesse, de s'intéresser aux "Coins de la Maison des Troubles". Il ne lui fallut pas longtemps pour déduire qu'elle se trouvait sans doute sur un plan lié à Sheogorath, les livres qu'elle avait pu trouver l'ayant confirmé dans son opinion. Ses parents auraient fait de drôles de têtes s'ils l'avaient appris.

A cette pensée, une moue de vague tristesse et d'agacement vint déformer ses traits. Sa famille. Elle n'avait personnellement pas vraiment de problème à se trouver ici. Cet endroit s'avérait même plutôt amusant, d'une certaine manière, bien que très rustre. Les gens d'ici étaient assez facilement manipulables, une fois leur psychose cernée, et se trouver sur un plan daedrique était une opportunité rare. Mais, par Nocturne, il valait mieux qu'il existe une porte de sortie! Elle pouvait aisément se passer de la Confrérie, car il ne s'agissait au fond que d'un travail, intéressant certes mais sans plus. Mais être séparée ainsi de siens et de sa terre natale, sans qu'on ne lui en donne le choix était parfaitement inacceptable. Peut-être ces Portes étaient-elles la clé. Il s'agissait en tout cas de la seule option.

Le vacarme qui avait ébranlé les murs était passé depuis un moment maintenant, mais le bruit en bas continuait d'arriver à ses oreilles délicates (parfaites, même, songea-t-elle). Elle se leva donc de sa chaise pour aller cherche sa dague et l'accrocher à sa ceinture. Une petite apparition dans ce qui servait de salle commune semblait nécessaire, histoire de pouvoir obtenir un semblant de tranquillité. Elle apprendrait à reconnaitre les différentes plantes locales plus tard.

Poussant la porte, elle franchit en quelques pas le couloir le séparant de l'escalier, qu'elle descendit de quelques marches. Devant elle s'offrait un spectacle auquel elle ne s'attendait pas, même dans un tel endroit. Par terre, dans une mare de sang, gisaient deux Khajiits, un troisième, qu'elle n'avait encore jamais vu, semblait manger quelque chose tout en fixant attentivement un… Drémora.

"Voilà qui promet d'être plus intéressant que prévu." Murmura-t-elle avec un léger sourire en descendant les dernières marches.

Modifié par Styx, 16 octobre 2011 - 21:33.

[Talia Ochemaure]

« Puisque vous souhaitez marcher, autant que je profite de ma liberté pour chanter, la chanson réchauffe le cœur et allège la marche disait mon cher maitre. Connaissez-vous une chanson mademoiselle ? »

Talia sourit. Non seulement l'altmer avait accepté de l'accompagner, mais en plus, il avait des idées amusantes.
Chanter... Talia le faisait peu. Déjà parce que les situations dans lesquelles elle avait tendance à se retrouver ne le permettaient en général pas vraiment... Ensuite parce quand une telle folie la prenait, les personnes autour avaient vite fait de l'arrêter. Talia chantait affreusement faux, mais n'en avait pas conscience...

"Ho oui, bonne idée ! Hum... Voyons voir... Je n'en connais pas beaucoup... Mais il y en a une que j'aime bien. Si je me souviens bien, ça donne quelque chose comme ça :"

Talia inspira, puis se lança :

"Enfant du voyage
Ton lit c'est la mer
Ton toit les nuages"

Les mots sortaient difficilement. La rougegarde avait tendance à reprendre sa respiration n'importe où. Sans parler des fausses notes qui arrivaient de façon totalement aléatoire. Ce n'était pas une catastrophe mais tout de même, il fallait avouer que le résultat dérangeait l'oreille...

"Eté comme hiver
Ta maison c'est l'océan
Tes amies sont les étoiles
Tu n'as qu'une fleur au coeur
Et c'est la rose des vents"

Et Talia continuait, concentrée sur les paroles. C'est que cette chanson venait de lointains souvenirs... C'était son père qui la lui avait apprise, alors qu'elle était enfant. Il en connaissait beaucoup son papa, mais c'était celle là qu'il chantait le plus souvent. Etrangement, les autres, il ne les chantait jamais en présence de la mère de Talia. Pourtant elles étaient rigolottes...
Enfin... Celle là était sympa aussi.

"Ton amour est un bateau
Qui te berce dans ses voiles
Mais n'oublie pas pour autant
Que l'on t'attend"

Le silence retomba. Talia souriait toujours. C'est vrai que chanter faisait du bien. La rougegarde en avait presque oublié le froid et les bruits étranges. Presque. Par réflexe, elle se frotta les mains pour les réchauffer.

Modifié par Talia Ochemaure, 28 octobre 2011 - 09:12.

[Near]

Il était trop tard pour reculer. Pestant intérieurement contre ses fichus principes moraux, Arminias franchit la brèche qui s'ouvrait devant lui et pénétra dans l'enceinte, et eut toutes les peines un haut-le-cœur devant le spectacle qui s'offrait à ses yeux ... et à ses narines. Les créatures qui gisaient ça et là en morceaux épars ne devaient pas être très ragoutantes de leur vivant, mais ça ...
Il songea un instant à se couvrir le nez, repensant avec une pointe de nostalgie à son vieux casque égaré à des lieues ... -comment comptait-on les distances entre les plans ?- de là, mais il doutait de l'efficacité de la manœuvre.

Tu peux toujours faire demi-tour.
- A quoi bon ? Si c'est pour vomir dans la cabane, j'aime autant rester ici.
- Pour faire griller une de ces appétissantes cuisses ! Tout ça ne t'a pas ouvert l'appétit ?

Le chevalier secoua la tête pour reprendre ses esprits. Ces divagations de plus en plus fréquentes l'inquiétaient, lui qui s'était toujours enorgueilli de sa bonne santé mentale en comparaison des cas cliniques côtoyés en Morrowind. Mais s'il désirait survivre, dans l'immédiat, il devait se concentrer, ne s'occuper que de l'instant présent, tous les sens en éveil ... sauf un, si possible.

Se frayant un chemin au milieu des blocs de pierre envahis par la végétation et des corps déchiquetés, il se retournait régulièrement, avec la désagréable sensation d'être observé. Des grondements sourds se faisaient entendre devant lui, se répercutant sur  les murs d'enceinte, les arbres ... Il arriva finalement en vue de ce qui semblait être l'entrée d'un complexe souterrain, d'où émanait, plus distinct, le vacarme qui l'avait accompagné dans sa progression.

Une silhouette se détachait devant la sombre ouverture, qu'il reconnut comme appartenant à un rougegarde qu'il avait croisé quelques fois au village. Arminias se souvenait bien de la première d'entre elles, ayant eu un mal fou à se dépêtrer du bavard individu qui l'avait apparemment pris en affection, peut-être parce qu’ils portaient tous deux une armure. C'était d'ailleurs l'une des principales raisons qui avaient convaincu l'impérial de troquer son uniforme habituel contre des vêtements ordinaires.
En l'occurrence, dans son armure élégante mais totalement impropre au combat, le chevalier du sundas semblait avoir perdu sa langue, et contemplait les ténèbres devant lui. Arminias s'approcha à grands pas, essayant de reprendre contenance.

"Eh, l'ami, j'imagine que c'est vous qui m'avez réveillé tantôt. Je suis bien aise de vous trouver ... entier. Une agréable surprise, c'est certain. Mais il est temps d'être raisonnable à présent, vous feriez mieux de faire demi-tour et de me suivre jusqu'au village. Peut-être pourrez vous m'en apprendre plus au sujet de ... tout ceci -il désigna le charnier d'un mouvement de bras-, autour d'une bonne pinte, qu'en dites-vous ?"

Modifié par Near, 04 août 2012 - 15:14.

[Nehluxhes]

Il commençait à y avoir du monde, s'étaient-ils donc tous donné le mot pour l'empêcher de préparer son tapis?
D'abord une elfe toute trempée s'était précipitée devant la cheminée, puis, après avoir remarqué l'étrange scène non loin d'elle, avait fait part de son goût pour la viande féline. Cela ne dérangeait pas Nehluxhes, ce qui lui importait, c'était leur peaux. Et pourquoi gaspiller ?
Puis ce fut le tour de l'autre Khajiit, qui s'était depuis lors mis à table et semblait prendre grand plaisir à déguster les mets qui y étaient disposés, sans toutefois le quitter des yeux.

"Le Khajiit vous salue, et vous souhaite bonne chasse. Car visiblement, l'être noir chasse. Le Khajiit espère simplement que la chasse n'est pas limitée à ses pairs. Le Khajiit n'aimerait pas avoir à se battre alors qu'il y a tant de sucreries à déguster.

- Cela aurait pu être amusant, mais j'ai à faire. Un tapis à confectionner, vois-tu. La chasse est terminée." lui répondit-il, tout en essuyant son épée sur la fourrure de sa dernière victime.

À peine avait-il terminé de prononcer ces derniers mots qu'une elfe noire descendait les dernières marches de l'escalier menant à l'étage en observant avec un petit sourire la scène qui se présentait à elle.
" Par Dagon, je n'aurai jamais la paix ! " se dit-il intérieurement.
Qu'importe. Il lui fallait un couteau ou quelque chose de tranchant et maniable pour dépecer les animaux. Avisant du regard la table remplie de friandises, il s'en approcha pour vérifier si il ne s'en trouvait pas un, le tout sans porter une grande attention au fauve qui était en train de se régaler.

[Raven Dumron]

Ra'Shadjin observa l'être noir sans mot dire. Il prétendait avoir fini sa chasse, mais Ra'Shadjin n'accordait pas sa confiance facilement. Encore moins en territoire inconnu et hostile. Le khajiit sortit lentement ses griffes comme l'autre s'approchait de la table...
... et se retourna vivement en entendant le bois craquer. Il la repéra aussitôt. Un sourire aux lèvres, une autre créature sombre se tenait là, en bas des escaliers. Mais celle-là, il savait ce que c'était. Oh oui, il le savait.
Ra'Shadjin descendit à regret de la table, le souvenir délicieux de la friandise encore imprimé sur son palet. Elle était bonne, très bonne. Et Ra'Shadjin adorait les sucreries. Mais pour l'instant, Ra'Shadjin avait repéré une nouvelle menace, et son poil se hérissait déjà. La peau bleutée sans poils, les oreilles longues, de grands yeux rouges, presque rosés. Les yeux de chasseur de Ra'Shadjin discernaient l'elfe dans tous ses détails malgré la relative obscurité du lieu, et ils ne se trompaient pas. Oh non, ils ne se trompaient pas. Un corps fin, un visage doux, mais une attitude trop sereine. L'elfe n'était pas inquiète, malgré la présence du cathay et de l'être noir. Et cela ne plaisait pas à Ra'Shadjin. Ceux qui ne le craignaient pas, ne le respectaient pas... à ceux-là, il devait montrer qu'il était le meilleur des chasseurs. En particulier lorsqu'ils venaient d'une race qui essayait trop souvent de dominer les khajiits.
Le chasseur releva son imposante musculature, se tenant bien droit et fier fasse à la nouvelle venue. Ses yeux étaient fixés sur elle. Sa main droite avait glissé en silence vers sa dague, qu'il sortait tranquillement de son fourreau. Il dépassait très largement l'elfe. Si elle essayait quoi que ce soit, il la plaquerait au sol et lui trancherait la gorge. Elle n'aurait même pas le temps de voir la mort venir.
Sans un mot, Ra'Shadjin fit un pas de côté pour avoir l'être noir au coin de son regard. Il attendait.

Modifié par Raven Dumron, 03 août 2012 - 12:42.

[Arakis]

« En fait, je pense même... Que nous ne sommes pas sur Nirn... Ne me prenez pas pour une folle de suite, Dorian, puisque vous n'êtes pas sire, et écoutez... Je suis arrivée ici dans la nuit et j'ai pu observer les cieux. Je n'y ai repéré aucune constellation habituelle, pas même Masser ou Secunda. Non, le ciel est totalement différent... Donc, nous ne sommes pas sur Nirn, c'est la seule explication possible... Mais alors, où sommes nous ? Eh bien... Si nous ne sommes pas sur le plan Mortel... La seule explication pourrait être que nous sommes... Sur un plan Immortel... Et celui qui me parait le plus plausible serait... L'Oblivion. Nous serions dans un royaume daedrique.

-Je sais, c'est complètement fou, d'ailleurs, toute cette histoire, de A à Z est folle, mais vous voyez une autre explication, si ce n'est que par un moyen que je connais pas, un seigneur daedrique nous a amené dans son royaume ? D'ailleurs... Quel prince pourrait avoir... Un royaume aussi étrange ? Je... Je ne suis hélas pas assez cultivée pour connaître vraiment les gouts des... Des Daedras en matière... D'aménagement d'intérieur. »

Dorian soupira, se passa une main sur le visage et se massa les tempes. Ca paraissait complètement dingue mais vu le non-sens total de tout ce qui se passait depuis qu’il était arrivé ici ca se tenait. Si on partait du postulat d’Illonwy tout ce qui se passait ici était « normal » du point de vue de l’endroit où ils se trouvaient, c’était eux qui n’y étaient pas habitués. Prendre les choses comme ça rendait la situation à la fois plus claire et plus dérangeante. Le fait de mettre un nom au problème avait en soit un coté rassurant. Ceci dit le fait d’être en Oblivion (si c’était vraiment le cas) posait un certain nombre de problème dans le premier et le plus grand était d’en sortir. Il prit une grosse inspiration et souffla d’un grand coup, en retombant ses épaules firent doucement tanguer son chapeau sur sa tête, un peu comme un bateau donnant de la gite.

« D’accord Illonwy, si on part de ce principe. J’ignore si ce que vous dites est vrai mais si c’est le cas il y a deux choses à savoir : premièrement sur quel coin de l’Oblivion on est (il se souvenait vaguement de discussions avec divers mages le bassinant avec les différents royaumes d’Oblivion, il n’y avait à l’époque prêté guère attention, se souvenir de ça était presque une fulgurance de génie) et deuxièmement, le point le plus important selon moi, comment on en sort. Si on peut parler aux locaux éventuellement pour en savoir plus. J’ai bien peur qu’on soit obligé de résider sur les lieux donc si au passage on peut trouver un lieu où se loger. Enfin vu la tronche de la bourgade j’imagine qu’on trouvera rien qui soit d’un luxe somptueux mais rien qu’un toit je dirais pas non, tous ces trucs de dingues ça m’a cassé le dos. »

D’un geste de bras il désigna le hameau de baraques et autres maisons un peu biscornues, invitant la mage de guerre à entamer avec lui la marche.

Modifié par Arakis, 04 août 2012 - 10:57.

[MangaShojo]

Dorian n'avait guère l'air de prendre ses réflexions d'un bonne manière. Il semblait au contraire à la fois perdu et désabusé, se massant les tempes du bout des doigts. Ilonwy devait l'avouer, il était vrai que tout ceci n'était guère à son goût. L'endroit lui paraissait beaucoup plus hostile à présent qu'il se découvrait comme totalement étranger à leur bon vieux Nirn. Levant les yeux vers le ciel, elle songea que celui-ci devait cacher les lueurs du Mundus, puisque l'Oblivion était le vide qui entourait les étoiles...
Elle baissa les yeux portant une main à sa masse courte de rouquine pour les ébouriffer, avant de retirer finalement ses gantelets dans un cliquetis métallique pour les passer à sa ceinture. Ses doigts longs et fins, presque délicats, comme ceux de sa race, étaient pourvu d'une couche de corne dû à l'entrainement, dont les craquelures étaient plutôt disgracieuses. Elle plia un peu ses doigts, les fit craquer pour les détendre, alors que son compagnon reprenait, toujours un peu las des étrangetés qui les bousculait.
Quand il parlait, sa moustache fine s'agitait avec ses lèvres, ce qui était assez étonnant au regard. Quant à son chapeau à larges bords, il était du reste ce qui était le plus surprenant dans sa tenue... Elle se mordit un peu la lèvre quand il proposa quel serait leur plan d'attaque. En bonne militaire qu'elle était, Ilonwy était d'accord pour une opération organisée minutieusement et des objectifs clairs. Les Neufs leur en soient témoins, il s'agissait de la meilleure méthode en territoire potentiellement hostile. L'altmer se tenait bien droite, comme face à un supérieur lui donnant ses instructions. Son corps ne se détendit un peu que lorsqu'il commenta l'aspect du village, effectivement peu reluisant. Ça l'avait choqué quand elle était arrivée, mais de jour, ça lui semblait moins terrible, à dire vrai. Les demeures semblaient tenir le coup...

-Je ne dirais pas non, approuva t-elle en le suivant. Il ne tient qu'à nous d'espérer que la faune sera plus clémente que la flore en cette étrange contrée... Et puis, je ne sais pas vous, mais un morceau de pain pour me rassasier ne serait pas de refus...

Il fallait dire qu'elle n'avait pas mangé depuis un petit moment. Les repas à la caserne étaient déjà frugales, mais là... In disait que le jeûne ouvrait l'esprit. Elle aurait été d'accord si les gargouillements de son estomac ne l'accaparaient pas autant.
Se frottant les mains, elle observa les façades qui se découvraient à eux, la route les menant tranquillement dans le hameau le plus misérable qu'elle n'aurait jamais pensé trouvé, portant le doux nom de Colmur...

[Shadow she-wolf]

Au nord-est une aurore boréale traversait le ciel bleu, mais elle était peu visible, voilée qu'elle était par le jour, seul un œil perçant pouvait la percevoir depuis le sol…
Cet œil perçant aurait pu apercevoir des points noirs traversant cette aurore, puis ces points noirs grossirent, au point qu'un œil non-perçant pouvait les voir, on aurait dit deux grosses chauves-souris, à cause des ailes, mais la forme sous les ailes était humaine, et seul l'œil perçant pouvait deviner que cette forme étant vaguement féminine…

Ces deux femmes-chauves-souris tournèrent au-dessus de Colmur, comme le font les vautours-garou du Val-Boisé au-dessus d'un être en train de longuement rendre l'âme…
Une troisième femme-chauve-souris les rejoignit, elle fit des gestes de bras, comme pour donner des ordres, les deux premières retournèrent alors vers le nord-est d'où elles venaient…
La cheftaine quant à elle fit du sur-place quelques temps, comme si elle regardait successivement la taverne, la tour et Xeddefen…
Elle finit par partir elle aussi, mais disparue au niveau des portes de la folie…

*****

Pyke lui n'avait pas d'œil perçant, mais même s'il en avait n'en serait-ce qu'un seul, il regardait l'ombre béante de Xeddefen qui s'ouvrait sous ses yeux…
Il acquiesça lourdement de la tête à chaque parole d'Arminias, puis lentement, tel un robot il rengaina son épée, avant de tourner son regard vide vers l'impérial…

Le visage du rougegarde changea, d'abord il passa d'un regard vide à un regard d'un suicidaire près à sauter de la Tour d'Or Blanc, avant de passer au regard de chien battu pour finalement se fixer sur une mine enjouée…
"Arminias ! Vieille canaille ! Clairement un bon p'tit coup d'flin me ferait le plus grand bien ! C'est que cette marche m'a donné grand soif ! Puis vous ne sentez pas cette odeur ? On dirait du poisson grillé ! Ça me donne grand faim tout ça !"

L'air empestait effectivement le poisson grillé, il faut dire que les carcasses de grummites grillaient littéralement sous le soleil… Aussi notre rougegarde s'en repartit la mine joyeuse pour accompagner Arminas à Colmur, le cerveau du pauvre homme faisant comme si les échos de ce qui se passait en-dessous n'existaient pas…

[Elenwel]

Et pourtant, les hurlements sourds  et les feulements qui s’échappaient en ce moment de Xeddefen étaient difficiles à ignorer. Heureusement pour Pyke, l’appel d’un alcool bien frais arrosant une « spécialité régionale » était, lui aussi, assourdissant. Et d’une perspective bien plus réjouissante, même s’il fallait le courage légendaire du seigneur de guerre Pyke pour manger un des plats de Bernice.

Dans les sous-sols, Do’Sharim  venait de se pencher dans l’ouverture d’une porte, observant un grummite plus grand que de coutume,  portant les attributs caractéristiques d’un chaman tribal et un bourdon avec gros crane au bout. Le crâne était nimbé d’un halo blanc entrecoupé d’arcs électriques, et le chaman s’en servait pour repousser le Gardien. Ce dernier refusait pour le moment le contact, se contentant d’esquiver, avec une surprenante facilité pour un être de cette taille. Do’ prit note, le combat n’en serait que plus glorieux.

D’un coup, la situation basculât : Do’ vit le Gardien tourner brusquement la tête en sa direction, le regard, ou plutôt le masque de chair et de métal qui lui servait de visage aveugle, tourné vers lui. Un grondement sourd, furieux. Do’ savait qu’il avait été « vu », il plongea dans le noir.

Dans la pièce, le combat contre le mage fut expédié d’un coup de lame. Le Golem se pencha de côté, esquiva la boule d’énergie et balança son bras gauche en arc de cercle. Deux moitiés de mage, ainsi que divers élément, vinrent rejoindre l’amas de cadavres, puis ce fut le silence.

Do’ attendait dans le noir, tremblant sous l’effort soutenu du au maintien des Dances. Dans le noir un pas, léger. Dans l’ouverture une main immense, tâtant doucement.

Le Monstre me sent, il ne me voit pas. Do’ voit. Do’ va tuer le Monstre, lui arracher son cœur et s’échapper de l’enclos.

Do’ attaqua, toute griffe dehors, aussi rapide que le vent, et dans un silence parfait… En direction d’un plat de lame filant à toute vitesse dans la direction opposée.

Do’ vola à travers le couloir, feulant de douleur… Alors qu’il se relevait, en se maudissant pour se signe de faiblesse, il vit l’ombre du Monstre à l’autre bout du couloir, ce dernier était prêt à charger, lame en avant. Le Gardien savait que rien ne survivait à une charge, le Gardien en avait marre de cette obscurité, de ces grummites. Le Gardien voulait finir ce pour quoi il était venu, tuer, et retourner au soleil sous les portes. Il savait que Maman viendrait la semaine prochaine, et qu’il aurait du gâteau.

Alors qu’il chargeait, le Golem vit le chaton effectuer un cabriole en arrière, bien tenté mais le couloir était étroit, long et le Gardien lancé à toute vitesse. Seul le mur l’arrêterait, s’il est solide.

*CLAC*

Do’ le savait, le Monstre était bête et aveugle. Il s’était jeté dans son piège, s’était fait faucher par une lame gigantesque et était cloué au mur. Do’ chargea.

« darabi khaj'itt ahlit fehrir draks ! »

Le choc d’un Khajiit lancé à pleine vitesse fit hurler le Gardien. La sensation d’avoir une lame enfoncée dans le flan, d’être réduit à l’impuissance car relié au plafond par une barre de bronze et un croissant de fer fit hurler le Gardien. Les Griffes noires et longues de 20cm qui vinrent lui labourer le torse le rendirent furieux. Ses bras frappaient le mur, son corps s’arc boutait dans tous les sens, il fallait qu’il sorte ! Maman allait venir ! Dans un crissement effrayant, du moins pour Pyke, il réussit à tordre la barre, puis à la briser. Do’ lui exultait, il feulait, il plantait ses griffes dans la chaire chaude, il était vivant… Et il sentit une main le saisir par la queue…

Ses griffes furent arrachées de la chair, certaine restèrent dans le Golem, la douleur fut atroce. Le mur vint à sa rencontre, ou peut-être le plafond. Brièvement, il distingua le Monstre, la lame du piège encore fichée dans les côtes, un masque de pure haine sur le visage. Le mur encore, puis un éclair de feu au-dessus de l’oreille, du sang l’aveugla. Encore quelque choc violent, quelque feulement puis Do’ se sentit voler, puis atterrir dans un tas mou et humide. Un poids terrible s’abattit sur sa poitrine, puis s’en alla alors que le Gardien continuait son chemin. L’obscurité l’appelait…

« Vabaze Khaj… »

[Near]

Mais ils sont combien là-dedans ?

Arminias observait avec perplexité le visage du dénommé Pyke (quel nom stupide !) adopter une suite d'expressions des plus improbables. Ce dernier sembla finalement arrêter son choix sur l'option "enthousiasme exaspérant", faisant disparaître toute trace de soliicitude à son égard dans l'esprit de l'impérial.
L'écoutant à peine, il fronça les sourcils devant cet excès de familiarité, puis eut un nouveau haut-le-coeur ...

Cette odeur ! Pourquoi fallait-il qu'il remette ça sur le tapis, par les Neuf !? ... Le tapis ! Amusant, ça !

Mais l'essentiel était sauf : ce chevalier d'opérette semblait être revenu à la raison (une raison toute relative, mais il avait appris à beaucoup relativiser ces derniers temps). Mission accomplie. Fier de lui (il aurait enfin quelque chose de positif à consigner dans ses rapports), il adressa son plus beau rictus à son vis-à-vis.

"C'est ça, c'est ça ! Voilà un bon garçon. Allons, maintenant ! Vous me raconterez vos exploits en chemin ... vous pourriez d'ailleurs commencer par me dire ce que vous savez sur ce monstre que vous poursuiviez."

Puis il s'éloigna à grands pas, en compagnie de son "nouvel ami". Vraiment pas rassuré malgré la contenance qu'il essayait de se donner, il jetait d'incessants regards par dessus son épaule, vers les ruines et leur ouverture obscure et inquiétante ... pourtant pas aussi inquiétante que le concert de cris sourds et macabres qui en émanait, et qui les poursuivit sur une bonne partie du chemin ...

[Shadow she-wolf]

Le monstre…

Pyke se souvint momentanément de la course qui l'a mené ici à Xeddefen, mais pas longtemps, son cerveau lui indiqua que c'était une mauvaise idée d'aller dans cette direction, la direction "il y a une semaine avec la mégère" était par contre toute indiquée, Pyke, docile, suivit la direction proposée par son cerveau…
Durant ce souvenir fugace, la mine du rougegarde se fit déconfite et il ralentit le pas, mais ça ne dura qu'un moment, il reprit bien vite son sourire et son allure comme si de rien n'était…

"Ah ah ah ! Oui le Gardien des Portes, c'est son nom, parce qu'il garde les deux grosses portes là-bas." dit-il en montrant d'un geste la direction des portes…
"Ouais, ces deux portes sont les seules sorties du coin, j'ai fait le tour des murailles vous savez ?"
"Le Gardien, il attaque tout ceux qui ne sont pas "prêt pour recevoir la bénédiction du Seigneur Shéogorath" que dit la vieille mégère, une de ces chacals d'elfes noirs, elle passe toutes les deux semaines à Colmur environs, pour dire ça au p'tits nouveaux comme vous.", alors qu'il est arrivé juste un jour avant Arminias, jour durant lequel la "vieille mégère" était présente…

Le chevalier continua de marcher en silence quelques instants, comme pour réfléchir, puis reprit:

"Le Gardien c'est le grand divertissement, chez les nouveaux arrivants il y a ceux qui préfèrent attendre d'être prêts et ceux qui vont essayer de forcer le passage, c'est marrant de les voir se faire tabasser, enfin j'en ai vu qu'un, et c'était un pas doué, pas comme moi !"
"Tout le monde dit qu'ils sont appelés à passer de l'autre coté des portes, je ne sais pas trop ce qu'ils veulent dire par là, parole, je suis pas dingue moi.", ce qui était faux, mais il ne voulait pas le reconnaître…
"Au bout d'un moment les gens quand l'appel il est trop fort ils vont aux portes et le Gardien les laisse passer, pas vu ça, c'est juste ce qu'on m'a dit."
"Mais… Hey ! Maintenant que j'y pense, le gardien il est plus là pour garder la porte, c'est à dire qu'on peut passer pardi !"

Là notre rougegarde devint rayonnant, ça lui paraissait être une excellente idée, après tout c'était grâce à ses idées de génie que les Chevaliers de l'Épine étaient célèbres à travers tout Cheydinhal, et ce n'était pas peu dire…

*****

Hyna, quant à elle tentait de se composer un sourire crispé tout en reculant légèrement vers le coin, c'était l'expression et la position qui convenaient dans ce genre de situations tendues…
Malheureusement les commissures de ses lèvres avaient tendance à retomber toutes seules, car il y avait une chose qui agaçait grandement la bosmer:
La queue de Ra'Shadjin se balançait de droite à gauche, Hyna essayait de ne pas la regarder, mais c'était difficile, trop difficile…
Il faut dire que c'était tentant, tentant de l'attraper et de tirer dessus…
C'était la méthode dans la rue quand on chassait un chat, il fallait l'attraper par la queue avant de l’assommer un grand coup sur la tête, mais habituellement le matou était tout de même beaucoup plus petit que le matou actuel, qui avait de bonnes griffes…

Alors elle se retenait, consciente que c'était une mauvaise idée, mais elle avait du mal…

[Arakis]

Au moins ils avaient un "plan", un plan rachitique, extrêmement aléatoire et probablement irréalisable mais un plan quand même. Ca avait le mérite d’être rassurant, dans un lieu où était complètements à l’opposée de ce que l’on connaît avoir une ligne directrice permettait de garder les pieds sur terre, du moins un minimum. Alors qu’il marchait doucement avec l’altmer il prit le temps de la détailler un peu plus qu’il ne l’avait déjà fait auparavant, l’absence de géant de chair et de grondements subits aidant à se concentrer. La mage de guerre (elle s’était présentée comme tel en tout cas) était à peu prêt aussi grande que lui ce qui le surprit, les altmers l’avaient toujours dominé en taille. Son armure était visiblement bien entretenue et peu patinée, visiblement une garde urbaine plus que de campagne, de même sa masse et son épée semblaient bien entretenues, sûrement du genre maniaque à ses heures perdues pensa t’il. Histoire de détendre l’ambiance il s’éclaircit la gorge et demanda :

« Dites moi Illonwy, je sais que vous l’avez sûrement déjà dis mais ça m’a échappé. Avant de vous retrouvez dans cet endroit de fous vous étiez où ? »

ж ж ж

Alors qu’ils entraient dans la bourgade de Colmur il se rendit compte de deux choses : d’une part la plupart des bâtiments étaient vraiment délabrés, la faute à une espèce d’humidité omniprésente dont le témoignage le plus flagrant était les immenses flaques qui stagnaient un peu partout. La deuxième chose frappante était le coté hétéroclite des bâtiments, les styles architecturaux se mélangeaient, le tout sans aucune cohérence, il reconnu des champignons telvannis, des baraques rondes hlaalu, des constructions en pierre typiquement impériales, des cabanes de pécheurs et même une espèce d’énorme pelote de branches et autres choses du même acabit que les bardes racontaient voir au Marais Noir, le tout semblait avoir été mit là pêle-mêle, sans se soucier le moins du monde d’être harmonieux entre eux,  un esprit pervers aurait même pu croire que l’effet fouillis était volontaire pour coller la migraine aux architectes de bons gouts.

Dorian avisa la première maison, une espèce de cube de pierre, il toqua à la porte. A peine son poing avait touché la porte qu’un hurlement se fit entendre, quelque chose entre les borborygmes de cendrais après avoir prit les herbes de vision et un individu qui se serait prit le gros orteil dans une tapette à souris. N’ayant pas envie d’en savoir plus il tourna les talons. Visiblement la déveine les poursuivait, à peine s’approchèrent-ils de la maison d’à coté qu’ils se firent bombarder par ce que semblait être des pots de fleurs et des rats crevés attachés ensemble par la queue. Prenant leurs jambes à leurs cous Dorian et Illonwy se virent aborder par une bosmer dont le style capillaire semblait avoir familiarisé avec l’agriculture de racines, les deux se mélangeant d’une façon des plus étranges et pourtant étrangement harmonieuse, laquelle se mit à leur parler de son voisinage et de sa désagréable tendance à ne pas être communiquant. Face à une telle hurluberlue ils s’excusèrent, prétextant le fait de s’être perdu et de chercher leur maison à eux.

Après une maison qui semblait abriter une hyène et un dunmer immobile, une hutte peuplée de carillons, un manoir délabré où toutes les tapisseries étaient faites de feuilles de chou-fleur et une cabane où le propriétaire, heureusement absent Dorian n’aurait même pas osé imaginer à quoi il pouvait ressembler, avait illustré sous un prisme particulièrement grivois les 36 sermons de Vivec à l’aide d’excréments, ils tombèrent sur une maisonnette visiblement non occupée. Ladite maison était plantée sur pilotis, à coté de la porte pendait sur un crochet en or massif une grosse clé en laiton. Dans l’esprit de Dorian si on laissait la clé de la porte c’était soit qu’on était naïf soit qu’on offrait la chose au premier venu. Il s’approcha de la porte, tirant un couteau juste au cas où. Il prit la clé et la glissa dans la serrure, la porte s’ouvrit avec un couinement. Dorian s’attendait à ce que tout et n’importe quoi lui saute à la figure, il n’en fut rien à part peut être une odeur de renfermé. L’intérieur était sommaire : deux lits, une sorte de cuisine avec une cheminée, une table centrale avec deux bans, une mezzanine, des chaises et un garde manger. Dans cet océan de bizarre c’était presque dérangeant … Dorian entra doucement, cherchant quelque chose d’illogique qui l’aurait presque rassuré mais rien ne se dérégla, c’était une maison normale. L’Impérial soupira et s’assit  sur une chaise visiblement en rotin.

« Ma foi Illonwy, il semblerait que le lieu soit innocupé, à défaut de demandeur on peut toujours poser bagages ici … pour l’instant. »

[MangaShojo]

Ilonwy prenait le temps de se détendre un peu pendant leur marche, même si les gargouillements de son ventre n'étaient guère propices à une promenade tranquille à travers champs, ou plutôt, à travers cet endroit étrange, où les champignons géants les narguaient de leur formidable hauteur. Le plus désagréable restait l'impression de ne pas être à sa place dans cet endroit où l'inattendu semblait roi... Elle s'attendait presque à se recevoir une pluie de poissons carnassier morts sur la tête ou bien recevoir la visite d'un sanglier parlant habillé comme l'empereur... Elle se gratta du bout de ses ongles coupés avec une régularité maniaque son cuir chevelu gorgé de mèches rousses, pour ensuite secouer la tête. C'était n'importe quoi. Un sanglier parlant, mais pourquoi avait-elle eu une idée pareille ? Pourquoi pas un coffre avec des pattes, pendant qu'on y était ?
Perdue dans ses réflexions frôlant l'absurde, elle entendit la voix de Dorian qui semblait vouloir engager la conversation, sans doute histoire de savoir à qui il avait à faire exactement... Elle soupira, se grattant l’arête du nez, avant de lui répondre :

-Si je vous l'ai dis ou non... Eh bien, ça m'échappe... Alors, je peux vous dire que je travaillais avant à la Cité impériale et...

¤ ~ ¤ ~ ¤  ~ ¤ ~ ¤

Colmur, ce fouillis indescriptible de maisons comme serrés, empilées, les unes contre les autres, les unes sur les autres, semblant batailler pour une parcelle de terrain, recelaient des habitants aussi fous que sa construction était chaotique. La pluie de poissons carnassiers n'était pas loin, puisqu'elle reçu au moins une pluie de pots de fleurs et de rats crevés. Charmant, vraiment... Si elle avait encore été à la Cité impériale, elle aurait pu faire usage de violence contre lui, comme le certifiait le Code pénal impérial, article 12 lui semblait-il : "Tout représentant de l'ordre public victime de : violation de propriété privée, agression, détroussage, ou vol, peut faire usage de la force jusqu'à obtenir la rédition du coupable présumé, qui acceptera de se faire mener à la justice, ou bien jusqu'à la mort de cet accusé s'il refuse de se rendre." En clair, elle avait le droit de porter un grand coup de masse d'arme dans la tempe du malotru qui les avait agressé, mais outre le fait qu'elle était en territoire étranger prétendu hostile, elle était pacifiste dans l'âme, ou du moins, préférait faire usage de diplomatie.
Après cette perte de temps au sein du voisinage du petit trou perdu, ils finirent par tomber sur une maison passablement abandonnée, ou du moins, dont le propriétaire avait laissé la clé près de la porte. L'altmer se mordit un peu la lèvre en voyant Dorian saisir la clé. Délit de vol. Le mercenaire ouvrit ensuite la porte, laissant s'échapper une âcre odeur de renfermé. Délit de violation de propriété privée.
Elle secoua la tête pour chasser le Code pénal de sa tête. Il était temps de prendre conscience que même les lois de la logique pure ne s'appliquant pas ici, ce n'étaient pas les lois impériales qui allaient le faire... Elle soupira, suivant l'impérial à l'intérieur de la maison, observant que pour une fois, tout était parfaitement normal, parfaitement censé ici. Cela paru désappointer Dorian avant qu'il ne finisse par s'assoir, lui proposant de poser bagages dans cette demeure inoccupée.

-Pourquoi pas, lui répondit-elle en passant une main dans ses cheveux. Au moins pourrons-nous nous abriter de l'étrange climat de ce royaume... Vous croyez qu'il y a de la nourriture ici ?

Elle s'approcha du garde-manger et l'ouvrit d'un geste sec avant de grimacer. Des cafards en sortaient dans de petits bruits de pattes, ne laissant derrière eux que des miettes et la toile d'une araignée furieuse. Enfin, elle s'imaginait qu'elle ne devait guère être heureuse d'avoir de la compagnie... L'elfe lui fit un petit sourire désolé avant de refermer et de secouer la tête.

-Sinon, il parait que le champignon géant, c'est comestible... Mais je ne sais pas ce qu'il en est de ceux de cette contrée...

[Styx]

Ynnee prit le temps d'évaluer la situation. De regarder les deux visiteurs inattendus.

Le Khajiit avait tout l'air d'être une sorte de chasseur, ou tout du moins un guerrier, comme l'indiquaient ses muscles de prédateurs, son air farouche. Il la scrutait de ses yeux de chat, d'un oeil mauvais c'était le cas de le dire. Si elle avait à dire quoique ce soit à son propos, elle aurait sans doute parié qu'il devait avoir un instinct développé, car bien qu'il ait l'air bête et primitif - de ses khajiits juste bon à se vautrer dans leur propre vomi, tremblant sous l'effet du sucre de lune - il semblait l'avoir directement cerné. Ce qui était loin d'être une mauvaise chose, pensa-t-elle avec un petit sourire en coin. Elle savait au moins apprécier ceux qui savaient directement de quoi elle pouvait être capable. Cela s'avérait souvent... Rafraichissant...

Le drémora, par contre... Il était décidément rare d'en croiser. Certes, ils se trouvaient dans un plan d'Oblivion, il était donc bien plus plausible d'en trouver ici que n'importe où sur Nirn, mais elle ne se serait pas attendue à en croiser dans le royaume de Sheogorath. Même si au fond, on ne pouvais jamais s'attendre à quoi que ce soit, avec lui. Le daedroth semblait vouloir l'ignorer, cherchant quelque chose du regard. Il y avait fort à parier qu'il était le meurtrier des deux khajiits. Non seulement le sang qui avait giclé sur son armure en était une bonne indication, mais il était aussi assez facile de se dire que le "démon en armure menaçante" devait être le coupable... Si l'on pouvait être considéré "coupable" d'éviscérer deux chats puants.

Elle jeta un regard amusé aux dépouilles baignants dans une mare de sang. L'exécution était simple, presque grossière, mais au vu des blessures et de leur position, elle se doutait qu'elle avait du rater un spectacle des plus divertissant. Ils semblaient comme... Empalés... Aucun des hurluberlus de cette taverne auraient pu les exécuter d'une telle façon. Et le khajiit semblait ne pas vraiment être du genre à s'amuser à tuer de la sorte.

S'approchant d'un pas souple de la tablle, elle plaça délicatement ses paumes sur le bois rugueux, prenant soin de ne pas toucher aux patisseries. Son sourire semblait mutin, innocemment amusé alors qu'elle déplaçait ses yeux du khajiit au dremora.

"Excusez-moi..." Fit-elle d'une voix claire et posée. "Je ne voudrais pas gâcher votre petite... Fête, mais tout ce bruit s'avère être assez perturbant..."
Se tournant vers le daedroth, elle s'appuya sur le bord de la table, un discret rictus commençant à étirer ses lèvres. "Douce Azura... On ne voit pas beaucoup de Dremoras dans les environs. Seriez-vous perdu, sera, ou avez-vous un rocher à garder?" Elle marqua une petite pose, regardant du coin de l'oeil les deux cadavres. "A moins que vous ne chassiez le khajiit?"

Modifié par Styx, 10 août 2012 - 18:12.

[Nehluxhes]

Nehluxhes tourna vivement la tête vers la nouvelle venue, une lueur de colère dans les yeux, et lorsqu'il parla ce fût comme si un flot de glace se déversait dans la pièce :

-Vous seriez bien avisé de ne plus jamais, et j'ai bien dit JAMAIS me comparer à cet imbécile d'Anhaedra à l'avenir...Cet idiot fait honte à notre peuple pour s'être fait capturé de la sorte, mais je ne suis certainement pas lui...est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

Ce faisant, il dévisageait plus en détail l'impertinente Dunmer...Plutôt jolie pour une race inférieure, il fallait bien l'avouer. Nombre d'elfes noirs, qui ne portaient pas ce nom à l'époque, avaient servi le Kyn avant l'avènement des faux dieux. Mais ils avaient fini par délaisser cette voie...et cette insolente lui parlant de la sorte ! Il n'avait pas pu passer outre cette petite pique sortant de la bouche d'une race inférieure et qui de surcroît avait bafouée sa loyauté. Toute allusion au sort d'Anhaedra, réduit à un bête animal de foire aux mains de ces être insignifiants, était toujours perçu par les dremoras comme une véritable insulte à leur honneur et à leur fierté.

L'absence, bien au contraire, de peur dans sa voix trahissait une certaine assurance, elle ne devait pas être sans défense non plus. Du moins c'était ça ou elle était encore plus stupide qu'Anhaedra.
Dans le premier cas de figure, sa fine musculature, l'absence d'armure et la dague qui pendait à sa ceinture ne pouvait signifier qu'une chose, elle était de ceux qui misent sur la ruse, qui attendent le bon moment pour frapper, que leur cible ne soit pas en mesure de répliquer...Des lâches en somme. Incapables de se battre à la loyale, de regarder la mort droit dans les yeux...

C'est avec grande peine que le dremora s'efforça de chasser l'idée de lui apprendre où était sa place. Il valait mieux d'abord savoir de quoi elle était capable. De plus il avait à faire, une altesse daedrique n'avait pas à attendre.
Se saisissant d'un couteau affûté qui traînait sur la table, il s'en retourna vers les deux khajiits qui baignaient dans leur sang tout en gardant un œil furieux sur la Dunmer.

[Styx]

Le sourire de la Dunmer ne fit que s'étirer légèrement, une lueur de malice et d'excitation flottant dans ses yeux alors qu'elle regardait le Dremora se déplacer. Il y avait une sorte d'ivresse à jouer de la sorte avec le danger, à tester le terrain et ses limites. D'autant plus lorsqu'il était possible de faire enrager un daedroth. Elle savait que la mention de ce cher idiot d'Anhaedra le ferait réagir, tant il était vrai que son existence était une farce. La réaction du Drémora n'en était que plus savoureuse.

Bien sur, il y avait des risques. Mais Ynnee savait que le plus important, en terrain connu comme inconnu, était de connaître ses propres limites. Si l'intriguant étranger avait tenté quoique ce soit, quelques sauts auraient suffit à la mettre hors de portée d'une lame ou d'un sortilège, et il y avait de nombreux éléments dans la pièce qu'elle aurait pu utiliser à son avantage.

Elle savait que ses propres capacités dépassaient de loin la plupart des mortels. Pendant un moment, elle se serait bien amusée à tabasser l'un des résidents simplement pour jouir du plaisir de sa supériorité. Mais cela n'aurait été pratique en aucune manière. Depuis qu'elle était arrivée, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir... Tellement plus importante que tous les pouilleux présents, se complaisant dans leur crasse et leur folie. Par Sithis, déjà sur Nirn elle valait mieux que la plupart des gens qu'elle rencontrait, mais ici... Elle en avait parfois presque oublié d'écouter sa logique et son pragmatisme. Le sentiment était si puissant qu'il lui en aurait donné le tournis.

Elle était remplie de confidence. Comme à l'habitude, se dit-elle avec fierté, continuant à examiner le Dremora alors que celui-ci s'approchait des cadavres, un couteau à la main. Oooh...

"Vous avez été limpide, Sera." Ynnee répondit-elle avec un sourire enjôleur peinant à dissimuler son rictus alors qu'il commençait à dépecer les Khajiits. Elle fit mine d'être légèrement vexée, voire déçue alors qu'elle continuait. "Mais vous n'avez pas répondu à ma question. Je suis toujours aussi surprise de voir un Dremora dans ce plan d'existence."

S'appuyant un peu plus sur la table, elle ne put s'empêcher de retrouver un sourire amusé, qui aurait été charmeur si elle n'avait pas les yeux fixés sur la dague taillant les chairs mortes. Elle jeta un regard au grand chat qui avait toujours des yeux pour la menacer d'un air bestial. "Des proies que vous lui avez amenées contre payement? Ou des amis à vous, trahis pour des pâtisseries? Je sais que les sucreries au miel des Khajiits sont à se damner, mais j'aurai pensé qu'un guerrier comme vous aurait réagi davantage..."

Bien que dans ce plan d'existence, pensa-t-elle, il y avait certainement bien pire qu'un chat fou vendant d'autres Khajiits à un Dremora en échange de pâtisseries. Au moins semblait-il capable et alerte, contrairement à la plupart des ahuris bavant dans leurs coins. Qui sait... Ils pourraient être utiles...

Modifié par Styx, 11 août 2012 - 19:39.

[Raven Dumron]

Les yeux du cathay observèrent longuement l'elfe alors qu'elle s'approchait. Elle était tranquille. Assurée. Ra'Shadjin ne l'aimait pas. Elle avait croisé son regard, et le khajiit l'avait soutenu jusqu'à ce qu'elle s'intéresse à l'être noir. Le khajiit n'aimait pas qu'on le regarde droit dans les yeux. Ra'Shadjin griffait normalement ceux qui osaient essayer. Au visage. Violemment. Mais elle... elle ne semblait même pas le défier. Elle le regardait comme elle regarderait un suthay, et il aimait encore moins cela. Ra'Shadjin était un cathay, un chasseur. Ra'Shadjin causait la jalousie, la méfiance, l'admiration - pas un semblant d'intérêt. Et si elle ne se sentait pas menacée... Non, Ra'Shadjin n'aimait pas cela du tout.
L'être noir n'avait pas l'air de l'aimer non plus, d'ailleurs. Elle lui avait dit quelques mots, un nom, et il s'échauffait déjà comme le sable sous le soleil du midi. Le khajiit ne dit rien, mais mémorisa en silence que l'être noir - comment l'elfe l'avait-il appelé ? Draméra ? Dromara ? Drémora ? - était non seulement sanglant, mais aussi sanguin. Ce genre de détails pouvait compter.
Enfin l'elfe reporta son attention sur lui. Elle l'interrogeait sur les deux autres khajiits que l'être noir - quoi qu'il était - semblait désormais décidé à dépecer. Ra'Shadjin découvrit très lentement ses crocs. Sa gueule exprimait un demi-sourire, qui parmi les siens servait également de rappel qu'il était dangereux. Le cathay répondit de sa voix basse, légèrement écorchée.

- Trahir des amis ? Oh non, le khajiit ne ferait pas cela. Il aime trop ses sucreries pour s'en séparer.

Les regard de Ra'Shadjin se détachèrent doucement de l'elfe pour aller se poser sur les deux cadavres auxquels s'intéressait l'être noir.

- Quant à ces deux-là, le khajiit ne les connait pas, et il ne le regrette pas. Ils n'étaient visiblement pas de très bons chasseurs. Le khajiit ne s’apitoie pas. Il a vu plusieurs proies plus intéressantes depuis qu'il est ici. Un géant, par exemple. Une grande créature qui se promenait et n'avait pas l'air très bien dans sa tête. Celui-là, le khajiit s'y intéresse, et le chasserait volontiers. Et à vrai dire, le khajiit cherche d'autres chasseurs pour le traquer.

Ra'Shadjin observait à nouveau l'elfe sans ciller. Ra'Shadjin ne s'abaisserait pas à poser la question, mais ses paroles étaient claires. Si l'elfe ne voulait pas se sentir menacée, dans ce cas il valait mieux qu'elle démontre qu'elle n'était pas contre lui. Une chasse commune était un moyen comme un autre.

[Elenwel]

Le sentier était escarpé, offrant parfois un beau panorama sur la région. Un paysage luxuriant, humide et glauque, des immenses champignons, des marais, des plantes étranges. L’altmer se laissait divertir par toutes ces nouvelles espèces, se demandant si elles étaient comestibles. Certaines étaient légèrement brillantes, le flux résonnant avec certaine de leurs propriétés. Mais la région entière était littéralement imprégnée de flux, mais un flux très… brumeux, différents du flux habituel.

Tout cela avait l’avantage de lui occuper l’esprit, la voix de sa camarade était absolument abominable. Enfin non, la tonalité en elle-même était correcte, mais la rougegarde martyrisait   consciencieusement tout ce qui pourrait ressembler à un rythme, et évitait soigneusement toute harmonie. C’était, au mieux, totalement faux. L’apprenti était horrifié qu’on puisse torturer le flux de la sorte, mais heureusement pour elle, la voix de son amie ne semblait pas influer l’aether.

La chanson en elle-même évoquait les voyages marins, et semblait appropriée… Mais quelle voix, par Talos quelle voix… Enfin, la chanteuse s’arrêta et l’apprenti pu se détendre.

« Je ne… m’attendais pas à une telle voix. Mon maitre aurait dit que vous auriez pu réveiller un draugr, peut-être même plusieurs. Vous pourriez être une meilleure chanteuse en travaillant un peu ceci dit»

Ponctué d’un sourire chaleureux, la remarque allait s’accompagner d’une petite démonstration, mais un fracas métallique approchait par leur droite. De la même direction s’échappait le bruit de bataille. Le mer posa brusquement une main sur l’épaule de sa camarade, et porta l’autre à sa bouche.

« shhhh. Des hommes-casseroles sur le chemin à droite…»

[Talia Ochemaure]

"Réveiller un draugr ? C'est marrant ça, c'est justement ce que me disait ma mère quand je chantais près d'elle... "

Talia était alors assez petite et n'avait jamais compris le sens "caché" de cette phrase. Mais des années après, la lumière se fit. C'est vrai que maintenant qu'elle y repensait, sa mère avait toujours un petit sourire en coin quand elle disait ça...

"Hey ! Mais vous voulez vraiment dire que... !"

Elenwel venait de lui poser la main sur l'épaule. Talia se raidit aussitôt. Déformation professionnelle. Elle était tellement habituée à ce que ce genre de geste soit suivi d'un "Garde Impériale. Rendez vous sans histoire." Sa tension disparut cependant rapidement.
La rougegarde lança alors un regard interrogatif à Elenwel, regard qui alla ensuite se poser sur les deux hommes en armure qui venaient vers eux. Ah bah ça par contre, ça y ressemblait à des gardes justement... Quoi que Talia ne voyait pas très bien leur armure d'ici. En tout cas, le surnom d'hommes casseroles était rudement bien trouvé. Talia ne put s'empêcher de pouffer, puis de murmurer.

"Ah ah. J'aime bien ce nom là. Ça leur va comme un gant. Mais on fait quoi du coup ? Je ne sais pas trop qui c'est, mais ça reste les premiers êtres vivants que l'on croise quand même..."

[Styx]

Ynnee sentit son visage se figer alors qu'elle écoutait le Khajiit. Il parlait du Gardien des Portes. L'immense créature de chair torturée l'empêchant de quitter ce lieu, l'abomination fascinante et mortelle qui la séparait de la porte de sortie. De sa famille.

Bien sûr, tout le monde ici connaissait le Gardien. Tout le monde l'avait vu au moins une fois. Mais, l'ombre d'un instant, elle fut prise d'un doute horrible, la laissant presque furieuse contre elle-même et le reste des résidents. Ce bruit, quelques instant plus tôt...

Les paumes de ses mains à plat sur la table, elle fixa intensément le Khajiit en retour, les sourcils froncés, les yeux grand ouverts, scrutant quelque signe d'expression dans les muscles faciaux du félin.

"Le golem de chair?" Demanda-t-elle en grinçant des dents, sa voix nettement moins doucereuse "Tout le monde ici ne peut que vouloir sa disparition mais... Ce vacarme... Quand l'avez-vous vu la dernière fois?"

Son esprit ne pouvais s'empêcher de penser à toute vitesse. Cela avait fait un boucan impossible, et quand bien même son ouïe était plus sensible que la moyenne, personne ici n'aurait pu faire un tel bruit, pas même le Dremora qui semblait-il avait tué ses proies rapidement. Cela ne pouvait être que le Gardien. Il s'était aventurer au-delà des Portes. Quelque chose se produisait, mais si c'était réellement le cas, elle ne pouvait laisser passer une telle opportunité.

Elle se redressa soudainement, sa respiration plus profonde alors qu'elle fixait d'un air dur le chasseur qui ne la quittait pas des yeux. Il proposait une chasse? Fort bien, au moins semblait-il avoir quelques compétences. Ils avaient des choses à faire.

"Peu importe. J'ai à faire. Une chose à vérifier. Peut-être bien une chance de partir de ce trou. Vous devriez préparer vos affaires et profiter de l'opportunité, à moins que vous ne souhaitiez rester entouré d'abrutis psychotiques."

Elle jeta un bref regard au Dremora, avant de reporter son attention sur le Khajiit. "Ce bruit, tout à l'heure... C'était lui, n'est-ce pas? Si c'est le cas et s'il n'est plus devant les portes, c'est une chance de pouvoir passer. Je suspecte que ce ne sera pas aussi facile, alors si l'envie vous prend de "chasser", j'aurais besoin du nom de ce Khajiit..."

Modifié par Styx, 12 août 2012 - 19:32.

[Raven Dumron]

Ra'Shadjin observa l'elfe d'un air neutre. Il n'était pas prêt à lui faire confiance. Pas encore. Mais un nom ne l'engageait à rien, et Ra'Shadjin aimait que ses concurrents s'en souviennent. Ra'Shadjin portait un nom qui imposait le respect, et il se plaisait particulièrement à le rappeler.

- Le khajiit s'appelle Ra'Shadjin, fit-il finalement avec un mince sourire. Et Ra'Shadjin se demande bien où l'elfe souhaite "passer", lorsqu'une si belle proie se promène dans les environs... L'elfe aux longues oreilles n'aime-t-elle pas la chasse ? Ra'Shadjin ignore si la chair de ce... golem... peut être mangée - et il se fera un plaisir d'éclaircir ce point - mais le khajiit aime le sport. Or ce géant, Ra'Shadjin pense que c'est un gros morceau de sport. Un beau morceau.

Le khajiit sortit tranquilement sa dague tandis qu'il parlait.

- Et pour ses affaires, Ra'Shadjin n'a rien de plus à rassembler que son Croc. Ra'Shadjin ignore si l'elfe est ici pour le plaisir, mais le khajiit est très frustré de dire que ce n'est pas son cas. S'il avait su, il aurait au moins pris avec lui quelques tissus plus colorés, des pierres précieuses qui rappelent son rang, et oh..!

Toujours aussi tranquilement, presque paresseusement, Ra'Shadjin se rapprocha de la table et saisit une patisserie.

- ... quelques sucreries pour la route. Vous voyez, Ra'Shadjin ne trahit pas ses amis ; s'il avait pu, il les aurait amenés avec lui.

Il sourit de son air mi-espiègle, mi-menaçant, puis croqua dans sa nouvelle prise culinaire.

[Styx]

Un coin des lèvres de la Dunmer fut pris d'un très léger spasme alors qu'elle fixait le Khajiit droit dans les yeux. Pour être parfaitement honnête, elle ne savait pas à quoi elle s'était attendue, pendant un moment. Tout le monde ici semblait être fou, il n'y avait pas de raison qu'elle puisse tomber sur un chasseur qui ne soit pas excentrique. Un Khajiit, qui plus est. Elle se devait déjà souvent de supporter la faiblesse et l'idiotie d'autrui - une bien triste réalité lorsque l'on se trouvait si haut au-dessus du commun des mortels - mais devoir faire avec des fous.... C'était toute une autre histoire.

Elle continua cependant à le scruter pendant un bref instant, ses idées commençant à s'arranger. Oui... Après tout, ce n'était pas bien grave. Si le Khajiit voulait se battre, au fond, cela l'arrangeait bien. Elle pourrait toujours l'utiliser à son avantage, pour peu qu'elle joue son jeu.

"Très bien, Ra'Shadjin..." Fit-elle enfin d'une voix calme, mais ayant perdu toute sa douceur. Elle se releva, vérifiant sa ceinture à laquelle était accrochée sa dague. "Laissez-moi vous expliquer en quoi cette "chasse" risque d'être différente."

Elle le regarda à nouveau dans les yeux, souriant légèrement, ses dents à peine visibles lui donnant un air malsain malgré son aspect charmeur. "Si nous jouons correctement nos cartes, je suis certaine que vous pourrez bientôt vous couvrir de gloire et, pourquoi pas, de tissus colorés. De "budi", je crois? Excusez mon Ta'Agra, ce n'est pas mon fort."

S'appuyant sur la table, sa voix se fit plus rapide, sérieuse. "Ecoutez, il est important d'aller examinez le lieu où reste en général ce golem de chaire. Le Gardien des Portes est l'Obstacle entre la sortie et quiconque veut quitter ce lieu. S'il s'est absenté, c'est que quelque chose d'important est en train de se produire. Il ne quitte, pour ainsi dire, jamais les portes. C'est une occasion d'aller les examiner et d'en apprendre davantage. Car ne vous y trompez pas..." Son sourire revient en l'espace d'une seconde, un large rictus faisant briller ses yeux d'une lueur légèrement folle. "Il reviendra. Ce ne sera pas si facile, et je suis certaine qu'il faudra, à un moment ou à un autre, affronter cette fascinante créature. Le plus nous en saurons, le mieux cela vaudra."

Oui... Finalement, la perspective de tuer le Gardien lui semblait tout à fait séduisante. Peut-être était-ce les Îles, ou bien le manque d'action, ces derniers jours, mais il y avait trop longtemps qu'elle n'avait pas ressentit le plaisir d'ôter la vie. Elle se doutait que les chances étaient maigres, mais si le Khajiit se faisait tuer et qu'elle avait l'opportunité de placer quelques flèches, cela la défoulerait déjà en partie...

Elle se redressa enfin, tournant le dos au Khajiit. "Ou, tout du moins, mieux cela me vaudra. Je ne compte pas rester ici à me contenter de sucreries. Suivez-moi si cela vous semble bon, Ra'Shadjin."

Ynne se dirigea ensuite vers les escaliers, souriant toujours légèrement. Pour un peu, l'intérêt du chasseur serait piqué, et elle disposerait d'une aide, d'une sorte de bouclier. Un guerrier, et un Khajiit, qui plus est... Alors qu'elle passait au niveau du Daedroth, elle s'arrêta un bref instant, l'observant à la tâche.

"...... Quant à vous, Immortel, commenta-t-elle d'un ton faussement poli, je vous souhaite bien du courage. Priez que le dépeçage de Khajiits ne devienne pas votre rocher. Vous valez bien mieux que cela."

Sur ces mots, elle se dirigea vers l'escalier. Elle avait des choses à préparer, et en vitesse.

Modifié par Styx, 18 août 2012 - 08:23.

[Raven Dumron]

Ra’Shadjin écouta l’elfe parler longuement sans émettre de commentaire. A part peut-être un rictus découvrant clairement ses dents lorsqu’elle évoqua les budis. Le khajiit ne trouvait effectivement pas que le Ta’Agra de l’elfe était très bon. Il était néanmoins étonné qu’elle connaisse ce mot. Les elfes se pensaient trop supérieurs pour cela, Ra’Shadjin le savait. Et combien ils avaient tort ! Cela, Ra’Shadjin le leur prouvait. Aussi souvent que possible.
Mais l’elfe qui lui parlait était plus maline que la plupart. Elle voulait explorer le lieu où vivait normalement leur proie, et se préparer. Ra’Shadjin aimait cela. Un bon chasseur savait se préparer pour être mortel lorsqu’il rencontre sa proie. Et cela, l’elfe semblait l’avoir compris. Il n’aimait pas devoir s’associer à une elfe, mais il n’avait pas vraiment d’autre choix. Sa proie était forte, et les autres khajiits qui se trouvaient ici n’étaient visiblement pas de bons chasseurs. Du moins, à en juger par ceux que le dré-quelque-chose allait transformer en tapis comme de vulgaires proies.
Quand l’elfe s’éloigna en montant les marches, Ra’Shadjin ne dit rien – mais hocha le museau, un sourire carnassier sur les babines. Puis le khajiit se tourna vers l’être noir.

- Ra’Shadjin rajouterait que si le dépeçage de khajiits vous plait tant, il vous conseille de ne pas le regarder avec trop d’envie. Ra’Shadjin est un cathay, et il se fera un plaisir de vous le rappeler s’il le faut.

Sur quoi, il s’éloigna après un deuxième hochement de museau, intenté comme un signe qu’il reconnaissait – provisoirement – la valeur de l’autre. En passant, il saisit une nouvelle sucrerie. Il songeait encore au goût délicieux de la précédente. Celle-ci aussi l’avait brièvement satisfait, puis s’était évaporée, telle un mirage. Le khajiit espérait que celle-ci lui ferait le même effet. Dans sa tribu, il avait toujours aimé déguster des plats enrobés de sucre qui, intenses de prime abord, ne le laissait qu’avec l’envie d’en dévorer plus encore. C’était là qu’il reconnaissait un bon plat.
Ra’Shadjin ressortit de la baraque. Il savait que l’elfe allait bientôt revenir. Ra’Shadjin n’aimait pas devoir attendre à côté de l’être noir. Il avait honte pour les deux khajiits qui s’étaient fait si facilement dépecer.
Dehors, il faisait beau, mais frais. Ra’Shadjin leva les yeux au ciel, et soudain, se raidit. Il chercha longuement. Puis ses yeux se rétrécirent. Il gronda doucement, à la limite du feulement. Où était le soleil ? Ra’Shadjin n’aimait pas ne pas savoir où il était, pas du tout. Ra’Shadjin n’aimait pas le soleil, mais il aimait encore moins une situation qu’il ne comprenait pas. Et un ciel bleu sans soleil, ça, non, il ne le comprenait pas.
Ra’Shadjin entama la sucrerie pour se calmer. Sa queue, qui fouettait jusqu’alors l’air de façon menaçante, ralentit progressivement jusqu’à adopter un rythme bien moins nerveux. Oh, comme Ra’Shadjin aimait le sucre..!
Le chasseur sortit Croc et se mit à jouer avec, ses yeux parcourant attentivement les alentours. Dès que l’elfe arriverait, il serait prêt à se diriger vers l’habitat de leur proie.