La nuit, tout comme la pluie, tombait, entre l'eau glacée qui lui fouettait le visage et la boue qui salissait ses bottes neuves, l'homme ne pût choisir laquelle de ces deux choses détester. Alors qu'il marmonnait divers imprécations à l'encontre de son commanditaire, sur le fait que le temps serait doux, le voyage agréable, et surtout sans danger. En effet il ne devait la vie qu'à sa capacité de sprinteur lorsque ces foutus bestioles lui étaient tombées dessus, et quoi qu'en pense son chef, il était drôlement mal payé pour ce boulot, une randonnée de trois jours pour livrer une lettre, cacheté, sans se faire prendre par les autorités, et pour seulement cents pièces dont il pensait alors qu'il n'en verrait jamais la couleur.
Au moment où le tonnerre se mit de la partie, il remarqua une construction sur le bord de la route, en s'approchant il se rendit compte qu'il s'agissait d'une auberge, il consulta sa carte en s'étonnant que l'auberge n'y fut point, mais lorsque l'orage se mit de partie, il la notifia en maudissant de nouveau son employeur et entra dans la bâtisse.
La missive n'arriva jamais.
Chapitre 1. Une annonce étrange :
Antonius regardait par la fenêtre de son bureau un magnifique couché de soleil. C'était rare, non pas que le soleil se couche, mais qu'il puisse avec son travail, le regarder. En effet en tant que chef adjoint du service des taxes, de l'investigation et des emprisonnements impérial à Coeurdebene, il n'avait presque plus une minute à lui et ne lésinais plus sur les heures de sommeil en moins et les potions de regain de fatigue en plus.
–Si j'avais su ce que serai cela la vie de fonctionnaire, je n'aurais jamais raccroché mon épée, dit-il en se versant un verre, et en se tournant vers le mur opposé, il regarda avec mélancolie l'armure cabossée qui si trouvait, Ah la vie d'aventurier, pas d'horaire, pas d'obligation, des vues magnifiques, et surtout pas de rapport, dit-il avec une pointe de regrets, mais aussi pas mal de contraintes, les combats, les mystères à résoudre, les passages aux temples pour des soins médicaux d'urgence, et aussi pas de salaire régulier, énonça-t-il en fixant le coffre dans lequel il gardait ses bons au porteur, finalement je ne la regrette pas cette vie …
Le bruit sourd de coups porté à sa porte le fît sortir de sa rêverie et il pensa qu'il s'agissait de son assistant, qui venait pour avoir à coup de dossiers très urgents, son pauvre plan de travail qui supportait déjà tant bien que mal des centaines de copains de ces derniers, qui semblaient s'être alliée afin de le noyer sous la paperasse. Vidant son verre en regrettant le fait qu'il ne put le déguster, il alla s'assoir sur son siège qui supportait tant bien que mal sa silhouette autrefois digne de Narcisse, mais qu'une vie d'Urbis homo, avait complètement modifié, il n'était pas gros, ni plus athlétique, mais il avait perdu le charme d'un aventurier, du moins de titre officiel, lorsqu'il s'était engagé et certains de ses petits plaisirs et travaux sur le terrain, avaient marqué son être, dont sa rencontre avec l'individu qui venait d'entrer dans son bureau.
Athélis Nerias, un sinistre individu, au service de messire le frère du Duc, une enflure de trafiquant de skouma et d'esclaves, un fumier de raciste et de révolutionnaire qu'il avait faillit réussir à mettre dans une cage et l'expédier sur le continent pour qu'il soit jugée d'un triple meurtre sur des représentants impériaux à Longsanglots, et il aurait réussit sans l'intervention de messire le frère du Duc. S'il y avait bien une personne que notre enquêteur ne s'attendant pas à voir, s'était bien lui, et encore moins dans son bureau, dans une ville, bien qu'officiellement Dumners, officieusement, du moins pour ces raclures, impériale. Il y avait quelque chose qui clochait. -Je suppose que ce n'est pas la peine de faire les présentations, dit naïvement l'assistant qui se tenait dernière le visiteur.
-En effet, répondit Antonius, je te donne cinq minutes pour que tu m'explique ce que tu fais là avant que je te mette dans le cachot le plus profond de cette île !
-Tu ne peux que rêver, je suis toujours sous la protection du chef de la Grande maison Haalu, Ovars Dr … Il ne put finir sa phrase, en effet poussé par le secrétaire, sa tête sorti de la trajectoire d'une chaise, jeté dès l'évocation des premières syllabes du nom tant omis, et qui alla finir son vol sur la table, couverte de documents urgents et classé, du secrétaire, qui en s'arracha les cheveux.
S'il y avait une règle que l'on devait savoir avant de travailler avec l'enquêteur-adjoint, et qu'on ne devait surtout pas transgressé, s'était celle-là : ne jamais prononcer le nom d'un certain individu, connu de tous implicitement, mais connu dans le bureau comme le frère de messire le Duc. Le dernier à l'avoir oublié, coule des jours heureux sur une île glaciale à enquêter sur les meurtres d'ours commit une population de nordique à poil. Mais pour revenir au présent, notre ami Athélis, se remit sur ces jambes en se demandant s'il devait remercier le secrétaire ou maudire son patron qui l'avait envoyé là et le fou qui venait de lui balancer une chaise. Il reprit cependant ces esprits et informa son adversaire de la requête de son seigneur.
-Ainsi, Messire le frère du duc veut que j'enquête sur des disparitions sur ces terres et il veut que tu travailles avec moi, c'est un ordre ou une demande ? Bon la réponse est simple, pour les disparitions j'entends c'est Messire le frère du Duc qui éliminent avec ton aide les pauvres voyageurs impériaux pour les détrousser, je vous arrête, et l'affaire est résolue.
-S'il s'agissait uniquement du fumier de Guar de ton espèce je ne serais pas là, dit-il avec mépris. Deux nobles soutenant la politique de messire le frère du Duc comme tu l'appelles, ont disparu et comme récompense si tu résous l'affaire, messire le frère du Duc accepte de lever mon immunité bien que toute raclure d'impérial que tu es tu ne m'auras jamais ! dit Athélis en posant son air méprisant et hautain sur Antonius.
-J'accepte répondit finalement Antonius, et s'adressant à son secrétaire : Quintus, tu viens avec nous et pas la peine de protester, file préparer l'équipement ! C'est ainsi qu'un groupe d'étrange individus à savoir deux ennemis mortels, et un secrétaire, partir retrouver une petite dizaine de disparus.
Modifié par lascreen, 04 novembre 2010 - 11:03.