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Cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes plus écrit. J'espère que vous vous portez bien tous les deux. D'après les rumeurs, la vie à Skingrad serait de plus en plus chère.
Par ici, en Vvardenfell, tout n'est pas rose. Les gens sont méfiants et peu sympathiques, et on ne trouve aucun arbre digne de ce nom. Toutefois, je ne regrette pas d'avoir quitté le Val-Boisé. Les élucubrations et recherches mystiques de mon frère ont atteint un tel point de démence que je ne pense pas retourner de sitôt à la maison. Un jour, ses lectures lui attireront des problèmes ; il ferait tout aussi bien de brûler ces « Commentaires » sans tarder.
Mais je ne t'envoie pas cette lettre pour te parler de cela.
En vérité, il m'est arrivé une fort fâcheuse mésaventure : on m'a volé l'Anneau. L'unique, celui qui est dans notre famille depuis tant de générations.
C'est un de maudits gardes impériaux, j'en mettrais ma tête à couper ! Et cette racaille ne reste souvent que peu de temps ici, je pourrais très bien ne jamais le récupérer !
Aussi, je t'en conjure, sois vigilant, comme je sais que tu peux tant l'être. Si un jour tu croises l'un de ces sales légionnaires avec notre anneau, reprends-lui, par tous les moyens.
Je voulais aussi te parler d'autre chose.
J'ai reçu il y a peu la visite de notre estimé cousin, qui revient de son séjour à Almalexia. Non seulement il s'en est sorti vivant, mais en plus, et qu'on me damne si je sais comment il s'y est pris !, il a réussi à faire fortune dans cette ville de voleurs et de fanatiques. Il n'a rien voulu me dire sur ses méthodes, hélas. Je sais qu'il compte te rendre visite. Il t'a toujours écouté et respecté, aussi, si tu peux lui tirer les vers du nez, je serais fort curieux de savoir d'où est venue sa chance.
Transmets mes amitiés à ton neveu,
F.
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Cher cousin,
J'ai bien reçu ta lettre. Après de minutieuses vérifications, je pense pouvoir dire qu'elle n'a pas été ouverte. Par les temps qui courent, c'est bien un miracle !
Je suis heureux d'avoir enfin de tes nouvelles. J'avais craint qu'il ne te soit arrivé quelques malheur, déjà je m'apprêtais à faire ton deuil... Sans doute ai-je passé trop de temps à Skingrad. Ici, on ne peut sortir de chez soi sans être sûr que les gens que l'on croise sont bien innocents.
Mon cher neveu commence également à m'inquiéter. Ce fut la troisième fois avant-hier qu'il a fugué pour se rendre à l'Arène de la Cité Impériale. Tout le monde sait que ces combats sont truqués, mais il croit dur comme fer à leur réalité. J'ai peur qu'il n'ait été endoctriné par quelque obscure puissance. Peut-être même la même que celle qui nous a ravi ton frère, pourtant si intelligent.
Sois prudent, c'est un bon conseil que j'ai à te donner.
Pour ton Anneau, je te conseille de l'oublier. C'est un grand manquement à l'honneur de notre famille, mais je sais par expérience que le genre de Communauté qui te l'a dérobé n'apprécie guère que l'on enquête sur elle, et est prête à tuer pour dissimuler ses secrets.
Ne fais pas comme Grand-Père. Il s'est montré trop curieux, et aujourd'hui ses jours sont comptés : de sombres organisations veulent sa mort. Pourquoi crois-tu qu'il s'est retiré dans une bourgade sale et retirée des Montagnes de Jerall ? Il sait, et pour cela il doit se cacher.
Moi-même, je ne suis pas en sécurité. Pour ton bien, je te demande donc de rester en dehors de tout ça.
Pour ce qui est de notre cousin, cette histoire me semble louche, mais je verrai ce que je peux obtenir de lui... S'il arrive jusqu'ici vivant.
Et, si j'apprends quelque chose qui pourrait t'intéresser (sans trop te mettre en danger, bien entendu), je te le ferai savoir.
Quoi qu'il en soit, cher cousin, reste sur tes gardes !
G.
Modifié par Cotin, 02 mai 2010 - 17:36.
