Orange, le 23.12.2009 à 04:41, dit :
Mais ici, je remets en question l'existence du temps comme dimension.
Tu t'amuses à contre-dire le continuum de l'espace-temps d'Einstein de Minkowski ? Qui est aux dernière nouvelles la représentation physique la plus précise de l'univers ?
Bon, je me permet de copier un gros pavé:
Citation
Flatland est raconté par un habitant d'un monde bi-dimensionnel - c'est à dire ayant une longueur et une largeur, mais point de hauteur -, un monde aussi plat qu'une feuille de papier couverte de lignes, de carrés, de triangles et cetera... Les gens se meuvent librement à, ou plutôt dans sa surface, mais ne peuvent, telles des ombres, s'élever au-dessus du plant ou s'y enfoncer. Inutile de dire que cette incapacité échappe à leur conscience: l'existence d'une troisième dimension, à savoir la hauteur, leur est inimaginable.
Le narrateur vit une expérience accablante précédée d'une songe étrange, dans lequel il se voit transporté à Lineland, un monde unidimensionnel où tous les êtres sont des lignes ou des points se déplaçant d'avant en arrière le long d'une même ligne droite. Cette ligne est ce qu'ils appellent l'espace, et l'idée de se mouvoir à gauche ou à droite, plutôt que d'avant en arrière, passe complètement l'imagination des habitants, les Linelanders. Le rêveur tente en vain d'expliquer à la plus longue ligne de Lineland (le monarque) ce qu'il en est de Flatland. Le Roi le prend pour un illuminé, et le narrateur finit par perdre patience:
Pourquoi user plus de mots ? Qu'il me suffise d'être le complément de votre incomplète personne. Vous êtes une ligne, mais je suis moi une ligne de lignes, que dans mon pays on nomme un carré. Et encore suis-je moi-même, quoique infiniment supérieur à vous, peu de rang auprès des grands princes de Flatland, d'où je viens vous voir dans l'espoir d'éclairer votre ignorance.
Entendant ces folles insultes, le Roi et tous ses sujets lignes et points se préparent à attaquer le Carré, que la cloche du petit déjeuner éveille à cet instant aux réalité de Flatland.
Un autre événement déconcertant intervient au cours de la journée. Le Carré enseigne à son jeune petit-fils, un Hexagone des notions fondamentales d'arithmétiques appliquées à la géométrie. Il lui montre comment on peut calculer le nombre de pouces carrés d'un carré en élevant tout simplement à sa deuxième puissance le nombre de pouces de son côté:
Le petit Hexagone médita un moment la chose et me dit ensuite: "Mais vous m'avez appris à élever les nombres à la troisième puissance: j'imagine que 3³ veut dire quelque chose en géométrie. Qu'est-ce que cela veut dire ?" "Rien du tout", répondis-je, "du-moins rien en géométrie. Car la géométrie n'a que deux dimensions." Puis je montrai au garçon comment un point fait, en se déplaçant sur une distance de trois pouces, une ligne de trois pouces, qu'on peut représenter par le nombre 3; et comment une ligne de trois pouce, en se déplaçant parallèlement à elle-même à une distance de trois pouces, fait un carré de trois pouces de tous cotés, qu'on peut représenter par le nombre 3².
Sur ces entrefaites, mon petit-fils, revenant encore à sa première idée m'interpella assez brusquement et s'exclama: "Eh bien donc, si un point, en se déplaçant de trois pouces, fait une ligne de trois pouces représentée par 3, et si une ligne droite de trois pouces, en se déplaçant parallèlement à elle-même, fait un carré de trois pouces de tous coté représenté par 3², il est certain qu'un carré de trois pouces de tous coté doit, en se déplaçant de quelque manière (mais je ne saurais dire laquelle), faire quelque chose d'autre (mais je ne saurais dire quoi) de trois pouces de tous côtés qu'on doit représenter par 3³."
"Va te coucher", dis-je un peu irrité de cette interruption. "Si tu disais moins de non-sens, tu retiendrais plus de sens."
Ainsi le Carré, ne prêtant pas attention à la leçon qu'il aurait pu tirer de son rêve, répète exactement la même erreur qu'il aurait tant voulu faire comprendre au Roi de Lineland. Tandis que la soirée avance, il n'arrive pourtant pas à chasser de son esprit le bavardage du petit Hexagone: et comme il finit par s'exclamer : "Ce garçon est idiot" une voix lui répond aussitôt: "Ce garçon n'est pas idiot. 3³ a une signification géométrique évidente." La voix est celle d'un étrange visiteur, qui prétend venir de Spaceland - un univers inimaginable où les choses ont trois dimensions. L'étranger tente d'expliquer au Carré ce qu'est une réalité tridimensionnelle et combien Flatland est limitée. Et de même que le Carré s'était présenté au Roi comme étant une ligne de lignes, le visiteur se définit comme un cercle de cercles, qu'à Spaceland on nomme une sphère. Ceci, la Carré ne peut bien sûr le saisir, car tout ce qu'il voit de son visiteur est un cercle - mais un cercle aux propriétés aussi inexplicables que déconcertantes : il croît et décroît en diamètre, se déduisant parfois à un simple point avant de disparaître complètement. La Sphère explique sans impatience qu'il n'y a là rien d'étrange: elle est un nombre infini de cercles superposés dont la taille varie d'un point à un cercle de treize pouces de diamètre. Quand elle approche la réalité bi-dimensionnelle de Flataland, elle est tout d'abord invisible aux Flatlanders puis, lorsqu'elle entre en contact avec le plan de Flatland, elle paraît en un point. Tandis qu'elle continue son mouvement, elle ressemble à un cercle dont le diamètre ne cesse de s'accroître, jusqu'à ce qu'elle commence à se réduire pour finalement disparaître.
Ce qui explique encore comment la Sphère a réussi à s'introduire dans Flatland malgré ses portes verrouillées : elle est tout simplement passée par en haut. Mais l'idée d'un "en haut" est si étrangère à la réalité du Carré qu'il ne peut la pénétrer.
Et comme il ne peut, il refuse d'y croire. La Sphère ne voit finalement pas d'autre recours que de soumettre le Carré à ce que nous appellerions aujourd'hui une expérience transcendantale:
Une horreur indicible s'empara de moi. L'obscurité se fit; puis j'eus une sensation étourdissante, écœurante, celle d'un voir qui n'était pas comme voir : je vis une ligne qui n'était point ligne, un espace qui n'était point espace. j'étais moi-même, et non moi-même. Quand je retrouvai ma voix, je me mis à hurler d'agonie "C'est ou bien la folie, ou bien c'est l'Enfer." "Ce n'est ni l'un ni l'autre.", répondit calmement la voix de la Sphère, "C'est la connaissance. Ce sont les trois dimensions. Ouvrez encore les yeux et tâchez de regarder droit."
Les choses prennent après ce moment de mysticisme un tour comique. Saturé par l'expérience confondante de son entrée dans cette réalité nouvelle, le Carré est maintenant avide de découvrir les mystères de mondes toujours plus élevés, d'un "espace plus spacieux, d'une dimensionnalité plus dimensionnelle.", la contrée aux quatre, cinq, six dimensions. Mais la Sphère ne veut rien entendre de telles balivernes : "Il n'est pas de semblable contrée. Son idée est rigoureusement inconcevable." Et comme le Carré ne voudra pas en démordre, la Sphère finira par le renvoyer dans l'espace confiné de Flatland.
Jolie histoire non ?
Pour pouvoir situer un évènement, il nous faut quatre dimensions: Longueur, Largeur, Hauteur...mais aussi le Temps, sans lui, comment situer l'évènement ?
C'est donc bien la preuve qu'il s'agit d'une dimension.
Mais une dimension particulière, car nous ne pouvons pas la percevoir directement par nos sens. Comme le dit Sent', on ne connait que les manifestations du temps, pas le temps lui-même.
Citation
Il est vrai que le temps est déformable, mais, encore là, c'est si on l'associe à la mesure du temps. Je veux dire par là que, part exemple, le temps pourrait (pour une raison quelconque) ''aller deux fois plus vite'', mais déjà, pour dire qu'il va deux fois plus vite, il faudrait qu'une seconde devienne une demi seconde. Hors, si on regarde ça d'un point de vu extérieur aux changements, une seconde restera une seconde. Alors, si on double la vitesse du temps, une seconde (calculée) serait égale à 0,5 secondes, mais ça ne se peut simplement pas si une seconde calculée et une seconde dans notre échelle valent la même chose.
Par ailleurs, il est possible de retarder l'écoulement du temps ; un objet approchant la vitesse de la lumière subit beaucoup moins les affres du temps, et ceux de manière exponentielle : ce qui fait qu'un voyageur allant à une vitesse proche de la lumière, si son voyage dure pour lui 2 ans, son environnement lui, aura changé de 2.1 ans, si le voyage dure 10 ans, l'environnement aura évolué de 80 ans, et si le voyage dure 30 ans, l'environnement aura évolué de 3100 ans...
Ce qui pose, tu t'en doutes bien, un gros problème pour les voyages interstellaires...
Et c'est justement le principe du "voyage dans le temps" qui a le plus de crédit aujourd'hui, celui de dépasser la vitesse de la lumière, qui est notre mesure de l'instantanéité.
De manière absolue, on serait capable de faire ce qu'à fait le Carré en allant à Spaceland, mais contrairement à lui, on n'arrivera pas à percevoir cette quatrième dimension tout de même.
Mais il ne vaut peut-être mieux pas y arriver, car on tomberait dans le
paradoxe de Newcomb...