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[rp] Le Passage


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140 réponses à ce sujet

#126 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 22 août 2011 - 11:10

Les maléfices de la Bête à présent dissipés, le sergent-instructeur Vulpes et Pieds-Plats luttaient côte-à-côte et renvoyaient leurs piètres adversaires dans les limbes.

Mais ce n'était pas de ce côté-là que se trouvait le véritable danger, songeait Gnaeus. Ces créatures n'étaient en effet que des jouets entre les mains de la Chose Hurlante. Le vétéran regardait de part et d'autre, fouillant les ténèbres dans l'espoir que le sort que Noiraud psalmodiait encore la révél...

En jurant, Gnaeus chercha des yeux le guérisseur Dunmer. Si la Créature était intelligente -et il ne savait que trop douloureusement qu'elle l'était- elle s'emploierait à éliminer en priorité Noiraud! Car s'il s'interrompait, ne serait-ce qu'un instant, ils seraient à sa merci.

Ses craintes se confirmèrent lorsqu'il aperçut de l'autre côté une des limaces décrites par le vieux brigand fondre sur lui. Il allait se précipiter à son secours lorsque s'éleva l'appel déchirant d'Aëana, derrière lui. Une autre de ces maudites sangsues la surplombait de toute sa hauteur.


Le vétéran fit le mauvais choix.


La tête des choses osseuses était dangereusement fascinante. De la taille d'un poing d'orc, elle étaient exclusivement formées d'une pelote de crocs terriblement tranchants qui se prolongeait sur une dizaine de pouces. A bien y regarder, il semblait qu'un daedra particulièrement mauvais joueur avait retourné un poisson carnassier comme on dépouille un lapin, avant de prêter hargne, non-vie et appétit à la chose ainsi formée. Quoique dépourvue d'yeux, cette monstruosité fit vrombir son atroce dentition à la hauteur du visage de l'alchimiste bretonne et plongea sur elle.

Alors qu'elle allait déchirer la chair délicate de la jeune fille, une lame d'argent jaillit parmi les aiguilles effilées et cloua littéralement la chose au sol, à deux pouces seulement de ses pieds. Gnaeus se laissa ensuite tomber à genoux sur l'échine de la créature qui se tordait furieusement pour se dégager. Se servant d'une aspérité du sol pour faire levier, il ramena à lui son épée, brisant vertèbre par vertèbre l'amalgame d'ossements qui servait de carapace à cette monstruosité.

Alors qu'il reprenait son souffle, il sentit le corps osseux de la sangsue rendue à l'oubli s'amollir. Avant peu, elle ne serait que poussière d'os.

#127 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 25 août 2011 - 21:47

Aëana, agenouillée près du cadavre, adossée au mur, ferma les yeux et laissa aller sa tête contre la paroi de la grotte. Gnaeus venait de l’arracher à la mort, mais le traumatisme était trop récent pour qu’elle soit capable de le remercier.

Son soulagement fut de courte durée : Noiraud poussa un cri de douleur et s’effondra. Une sangsue venait de se jeter goulument sur lui. Ses dents d’os profondément enfouies dans le dos du dunmer, la créature aspirait ses chairs avec voracité.

Aëana se précipita pour reprendre sa dague tombée au sol, mais il fallait agir vite. Elle tendit sa main gauche devant elle, paume ouverte, et cria la formule du sort de paralysie. La brétonne avait peu de chance d’atteindre la sangsue sans toucher Noiraud, mais l’important était avant tout de sauvegarder les organes vitaux de l’elfe. Il fallait donc prier pour que la bête soit sensible à la magie, et pour que le sortilège interrompe la succion meurtrière.

***



Salizar planta ses dagues dans un zombie avant de reporter son regard sur Barbu, qui sortait lentement de l’eau.
Le visage grave, il siffla cependant entre ses dents :

« L’eau ne lui réussit pas vraiment. Il a attrapé la crève, ma parole. Elle doit être sacrément froide, je parie. »

Il se rua vers le khajiit qui l’attendait toutes griffes dehors, s’éleva dans les airs en un bond interminable et atterrit… sur Barbu, en lui assénant un violent coup de pied en plein ventre. Il enfonça une de ses dagues dans le torse du revenant, et l’autre en pleine tête.
Salizar retira ses deux lames du corps inerte de Barbu et laissa son cadavre tomber au sol.

« Désolé » lâcha-t-il avant de se tourner vers le reste du combat.

Modifié par Timalk-Ae, 25 août 2011 - 21:51.


#128 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 26 août 2011 - 10:08

Bien que sauvée de justesse par Smeira, pour Malicia se fut trop, et tout devint noir...


***


Pendant que ses derniers serviteurs se faisaient détruire par les intrus , le monstre agitait deux excroissances qui étaient semblable à des mains, une lumière colorée semblait prendre source de ces dernières...
La plaie se refermant enfin, le monstre leva alors les yeux au ciel...

"Sondsinjoro Bal..."
Puis il tempêta à l'attention des deux cadavres...
"Vahkturi mortigi so viva !"

Les deux cadavres se mirent alors en branle, le monstre avait déjà disparu...


***

La limace sentit la magie, de la magie, et elle avait faim, très faim, son repas n'était plus très consistant, manque de magie...
Aussi elle sortit la tête de son repas, la tourna vers la nouvelle source de magie, son nouveau repas, et se prit une lame froide...
La limace ainsi empalée fut prise de contortions sur la lame pendant qu'elle siflait...

#129 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 27 août 2011 - 09:55

S'il en avait chanté plusieurs et effectué des recherches considérables sur le sujet, Dolvane Philor n'avait jamais participé à un véritable combat. Il avait bien eu quelque fois maille à partir avec un mari un peu physionomiste ou rentré un peu trop tôt, mais rien qui ne puisse se régler par un coup de pied assorti d'un sprint ou en jetant des draps au visage de son agresseur avant de sauter par une fenêtre. Et voilà que le skald se trouvait pour la première fois au cœur de l'action...

S'il avait eu la tête froide, il aurait pris des notes.

Ce qui l'aurait frappé avant toute chose, c'était la confusion qui régnait à la lueur des sortilèges et des torches renversées. Après la débandade des légionnaires, lorsque la porte de la pièce s'était à nouveau verrouillée derrière eux, le peu d'ordre que le sergent-instructeur Vulpes avait voulu insuffler à cette charge désespérée n'était déjà plus qu'un vœu pieux.

« L'est plus, la p'tite Légion,
Les ombres ont englouti
Dunmer, et skald et filles
avec leur p'tite Légion. »

Sur ce couplet, Dolvane se tut. Et, étrangement, se sentit plus serein. Etait-ce d'avoir chanté sa propre mort? Etait-ce le sang nordique qui devait couler quelque part dans ses veines? Il dévêtit ses mains gantées et les observa un instant. Intactes. Reconnaissance et soulagement affluèrent. Tout n'était pas perdu! Il pourrait donc toujours la jouer, sa saga encore à naître! Se redressant vivement, il chercha dans les derniers sursauts de la bataille son modèle et croisa le regard du vétéran alors que celui-ci se relevait également.

Gnaeus ignora le pauvre sourire du skald, prenant simplement note du fait que celui-ci ne semblait pas blessé.

La situation n'était pas si riante qu'il y paraissait. Elle était catastrophique.

La Chose Hurlante avait disparu aussi mystérieusement qu'elle s'était manifestée. Seuls traînaient sur le champ de bataille les restes de morts-vivants et de ces sangsues osseuses. Gnaeus avait concouru à l'arrestation d'un nécromancien, une fois, en Elsweyr, aussi savait-il qu'il n'y avait pas lieu de se réjouir: les morts-vivants, ça se relevait, par définition. Et qui sait combien d'horreurs se tapissaient encore dans ce lac souterrain... et plus loin, dans les corridors de pierre?

« En tout cas sept anciens brigands, en plus de cette saloperie » marmonna-t-il.

Et de leur côté?

Etaient encore valides Salizar et la meurtrière Dunmer, Aëana, le sergent-instructeur Vulpes, un de ses hommes, le vieux brigand, la gamine bosmer et même le ménestrel, grâce aux Divins!

Etaient à terre...

Gnaeus se précipita vers Malicia qui gisait dans une mare de sang et y parvint en même temps que Salizar.

#130 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 04 septembre 2011 - 16:47

Le teint naturellement pâle de la jeune Bretonne s'était fait blafard et offrait un contraste saisissant avec les caillots de sang qui zébraient son visage ou coulaient de son abdomen pour empoisser sa cape.

« Tenez bon, chère Bretonne! A présent que nous sommes là, tout ira bien! » promit Salizar en inspectant de ce qui pouvait ressembler à une caresse son front sanglant. Mais le ton du Dunmer n'était pas aussi enjoué que ses paroles. L'état de la jeune fille était critique. Alors qu'il lui redressait la tête, le voleur fit glisser entre les dents de la blessée le goulot d'une fiole de cristal, sortie d'on ne savait où. Ses doigts agiles exercèrent un va-et-vient sur sa gorge, pour l'aider à avaler une infime quantité du liquide salvateur.

« Pas plus de quelques gorgées » l'encouragea-t-il, comme si elle était consciente.

Dans l'intervalle, après avoir brièvement fourragé dans son havresac, le vétéran en avait tiré deux potions, enveloppées dans une chemise. Il déchira celle-ci en deux, puis déboucha le premier flacon dont il répartit le contenu entre les plaies de la jeune fille et la surface des tissus qui y seraient appliqués.

« Il me faut de l'aide, » fit-il observer sourdement.

Salizar d'Ombrelune ne releva pas. Il était évident qu'à lui seul, l'Impérial ne parviendrait pas à compresser les deux plaies. Glissant la tête de Malicia sous son genou, il saisit sans médire l'un des lambeaux de tissu et l'appliqua fermement sur la blessure de sa poitrine, à travers la cuirasse béante, alors que le vétéran agissait de même en ce qui concernait son abdomen. Tous deux sentaient écumer sous leurs doigts le sang de la jeune fille, mais ni l'un ni l'autre ne céderait.

Smeira contemplait la scène avec étonnement. De si loin que remontât son amitié avec Salizar, elle ne l'avait jamais vu baisser ainsi sa garde, ni afficher son inquiétude comme il le faisait à présent pour cette petite n'wah. Ses yeux étincelèrent.

#131 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 06 septembre 2011 - 18:58

Aëana détourna son regard de la sangsue qui gisait à terre. Quand la créature s'était empalée sur sa dague, la brétonne avait dû réprimer un mouvement de recul instinctif et aller contre ses réflexes de guérisseuse : elle avait serré son arme de toute ses forces et l'avait remuée dans la plaie pour élargir la blessure et achever le monstre.

Puis elle avait lâché prise pour voir l'ignoble cadavre tomber à terre.

"Oh, Malicia !" s'écria-t-elle en se précipitant vers son amie, autour de laquelle s'affairaient Gnaeus et Salizar.

Elle ne fut que peu rassurée de voir que la jeune fille respirait encore. Sa blessure à la poitrine était du côté droit, son cœur n'était donc pas touché. Ses organes respiratoires ne l'étaient pas non plus, car il n'y avait pas d'hémoptysie.

"Laissez-moi voir" murmura Aëana à Gnaeus en écartant doucement l'Impérial. L'alchimiste observa la plaie abdominale et parut rassurée. Elle prit le tissu imbibé de potion des mains du vétéran, et l'appuya fermement contre le corps de Malicia, atténuant l'hémorragie d'une main experte;

"Allez voir si Petit respire... et je vous en supplie, partons d'ici, partons d'ici au plus vite..."

#132 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 15 septembre 2011 - 18:24

Le vétéran acquiesça et se redressa, non sans avoir saisi son épée et la seconde fiole, encore intacte.

« Comment va-t-il? » lança-t-il à Pieds-Plats qui s'était agenouillé auprès de son compagnon d'armes, le visage inquiet.
« Plutôt bien! Cet imbécile dort! »

Cependant qu'on administrait au petit Impérial de vigoureuses gifles pour le ramener à lui, Gnaeus traversa à grande enjambées la salle, en direction de l'endroit où était tombé Noiraud. En s'approchant, il devina à la lueur des torches que le Dunmer était toujours paralysé et s'en félicita. Tant que le sort perdurerait, sa situation resterait stable. Savoir ce qui adviendrait lorsque le sang recommencerait à bouillonner dans ces chairs meurtries mêlées de débris métalliques le dépassait, cependant.

Le sergent-instructeur Vulpes s'affairait tant bien que mal autour de la plaie qu'il avait recouverte de l'onguent malodorant en usage dans la Légion.

« C'est une potion de guérison? s'enquit-il en se tournant vers Gnaeus. Donnez-la-lui! Pas question que j'laisse d'autres hommes me claquer dans les pattes!
- Dans ce cas, Sergent-Instructeur, il faut que nous fassions retraite, et vite! Nous ne sommes pas de taille. Que prenne à cette créature la fantaisie de revenir...
- Je... Z'avez raison, lancier Suetius!
»

Caius Vulpes, abandonnant les premiers secours au vétéran, se redressa et tempêta des ordres:

« Pieds-Plats! enfonce-moi cette porte, ou on y s'ra encore demain! Petit! j'veux une civière, non, deux! et j'les veux maint'nant! D'Ombrelune! donnez-y un coup de main au lieu d'rester planté là! Dame Illya, vous... mais qu'est-ce que vous foutez, bon sang? »

La Dunmer se redressa et toisa le sous-officier d'une manière qui le réduisit au silence. De la pointe du pied, elle envoya plonger dans les profondeurs du réservoir la main qu'elle venait de trancher sur le corps de Major.

« Sur un autre ton, Impérial! intima-t-elle d'un ton sans réplique, alors que la seconde main s'en allait -plouf!- rejoindre la première. Je ne suis pas d'humeur à me laisser aboyer dessus, moi. Si Salizar n'était pas occuper à jouer au guérisseur, il serait en train de faire exactement la même chose que moi... »

Elle s'avança ensuite vers le corps de Barbu et entreprit de faire la même chose.

« Couper les mains des cadavres est une pratique courante, lorsqu'on affronte des nécromanciens ou des Telvanni expliqua Salizar en faisant glisser quelques gouttes entre les dents de Malicia. Simple précaution, au cas où il prendrait à leur maître l'envie de les faire remonter sur scène. »

Puis, relevant la tête vers Aëana, il lui demanda:
« Qu'en dites-vous? Sera-t-elle transportable sur une civière? »

#133 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 29 septembre 2011 - 15:42

Sous les coups de Pieds-Plats, la porte s'affaissa dans un grand craquement.

"Oui," souffla Aëana sans donner davantage d'explications.

Il y eut un bruit d'éclaboussures et les mains de Barbu sombrèrent lentement dans l'eau noire.

On mit deux boucliers bout à bout, qui s'assemblèrent pour former une civière, qu'on approcha du corps de Malicia. Aëana, de ses bras frêles, aida à porter la Lame. Ils l'allongèrent dans le triste lit tandis que d'autres faisaient de même avec Noiraud.

Vulpes lança plusieurs ordres, puis, au bout d'un temps qui parut interminable à l'alchimiste, tous se mirent à rebrousser chemin dans les boyaux de pierre, en une lente procession.
Le vieux brigand et la jeune elfe ne tentèrent pas de prendre leurs jambes à leur cou. Sans doute avaient-ils saisi qu'il était plus sûr de rester en groupe, et que sortir pour passer un peu de temps à l'ombre vaut mieux que ne jamais sortir du tout.

Aëana gardait les yeux fixés sur le visage de Malicia. La marche, rythmée par la respiration ralentie de la jeune brétonne, paraissait durer une éternité.

Modifié par Timalk-Ae, 29 septembre 2011 - 16:37.


#134 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 01 octobre 2011 - 18:13

Smeira et Gnaeus avaient été les derniers à quitter la pièce au réservoir. Alors que la meurtrière dunmer finissait son écœurante besogne, Gnaeus récupérait rapidement les plaquettes des légionnaires tombés et les glissait dans sa bourse, sans cesser de scruter l'obscurité.

« Utinam ne frustra cecidissetis, comites... » marmonna-t-il avant de quitter les lieux.

La lumière des dernières torches faiblit, puis chacune finit par s'abandonner aux ténèbres dans un grésillement. Et revint le clapotis des eaux souterraines, qui toujours avait le dernier mot.

***

L'enfilade de salles et de corridors semblait interminable, mais le passage était heureusement assez large pour permettre aux porteurs de progresser sans difficulté. Gnaeus se fraya un chemin jusqu'à Aëana, qu'elle trouva à côté de la civière où reposait son amie. Il avait le souffle court d'avoir à trois reprises déjà barré les portes franchies, sous le regard moqueur de la compagne de Salizar.

« Les sorciers se rient des barricades, Cyrodiil.
- Au moins les entendrons-nous venir.
- Vraiment? Cette créature apparaît et disparaît à volonté. Il n'y aura rien à entendre, croyez-moi.
»

Elle avait raison. Mais malgré la futilité de ses efforts, le vieil homme avait continué de charrier tables et tabourets pour couvrir leur fuite. Agir maintenait la peur à distance.


Gnaeus se pencha à l'oreille d'Aëana:

« Si vous avez fini de dispenser vos soins aux blessés, Smeira et moi pourrions avoir besoin de vos services à l'arrière. Sans un sort de détection, notre maigre arrière-garde ne servira à rien. »

#135 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 01 octobre 2011 - 20:07

La guérisseuse frissonna. Un sort de détection ? Elle ? Si seulement Malicia était indemne... Ou même Noiraud.

Aëana réalisa combien elle était chanceuse de s'en être tirée à si bon compte. Malicia et Noiraud, avec leur magie, avaient attiré les créatures, à la manière des flammes qui, dans la nuit, charment les papillons. L'alchimiste était la seule lanceuse de sorts à avoir été épargnée...

La pauvre Malicia, dont la respiration était si lente et presque imperceptible...
Mais Noiraud était peut-être le plus en danger. Les soins prodigués par Vulpes et Gnaeus avaient fermé la partie superficielle de la plaie, mais il était du coup impossible de savoir si les lésions internes avaient été guéries. Il faudrait attendre de retourner à la civilisation pour lui administrer une potion de soin par voie orale...

Pour cela, il fallait déjà sortir d'ici.

« Très bien » murmura-t-elle en réponse.
Ils se plaquèrent à la paroi rocheuse en attendant que la queue du cortège arrive à leur hauteur.
« Gnaeus… Je voulais vous dire… Merci. »
Smeira apparut devant eux. La dunmer ne s’arrêta pas mais leva un sourcil interrogateur.

Aëana ferma les yeux et fredonna un air imperceptible, puis s’interrompit. Elle recommença presque aussitôt pour s’arrêter à nouveau.
La brétonne n’avait jamais véritablement appris à lancer de sort de détection. Elle ne faisait qu’utiliser la magie intuitive qu’elle avait développée au cours de son enfance, lorsqu’en explorant la librairie de son père elle cherchait à repérer les ouvrages les plus fabuleux de la collection, les grimoires gorgés d’énergie magique et remplis de formules mystérieuses…

La courte mélodie, répétée encore et encore, se répandit dans les boyaux de la grotte comme une sonde insaisissable. A chaque fois qu’elle émettait une onde de magie, la brétonne pouvait voir la roche résonner. Ses yeux étaient fermés mais elle pouvait sentir, ou ressentir, les corps inertes de Malicia et de Noiraud, transportés un peu plus loin sur des civières.
Cependant, la caverne semblait émettre d’invisibles ténèbres, et un murmure déplaisant. Pourtant, les boyaux étaient vides, et s’emplissaient peu à peu de l’air apaisant chanté par la brétonne.

Aëana se remit en marche, en effleurant les murs de pierre d’une main, et en posant l’autre sur l’épaule de Gnaeus.

#136 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 02 octobre 2011 - 17:03

Les boyaux semblaient vides, mais ce n'était qu'une semblance...

Certes, le boyau menant vers l'air libre était effectivement vide lui, au détail de la troupe près...
Mais dans d'autres boyaux proches ou dans des caches dérobées se trouvaient des choses mortes...

Prêtes à se réveiller...

***



"Levas vi !"

Les commissure de ce qui devait être la bouche de la bête se crispa, comme pour former un sourire...
A l'instant suivant, la bête n'était plus là...

***


Les choses mortes se levèrent...

Elles commencèrent leur lente procession vers les profondeurs...

#137 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 02 octobre 2011 - 22:43

Bien qu'il ne tressaillît pas lorsque la jeune Bretonne éleva sa main gauche jusqu'à son épaule, le vétéran s'inquiétait d'être trahi par sa blessure. Le combat contre la sangsue l'avait soumise à trop rude épreuve et, malgré tous les soins qu'on y avait apporté, la plaie s'était rouverte; son sang ne saurait tarder à sourdre entre la jointure de sa cuirasse et la courroie de son havresac.

Or, s'il était bien une chose dont leur pitoyable troupe puisse se dispenser, c'était bien d'apporter à la magicienne un motif d'inquiétude et de distraction supplémentaire. Voilà pourquoi il s'était contenté de répondre d'un grognement à ses remerciements, plutôt que de lui dire le fond de sa pensée.

Malgré une rencontre sous de fâcheux auspices, la Bretonne s'était en effet révélée aux antipodes de son triste compagnon. Dévouée, attentionnée, droite, avec une touche de naïveté qui ajoutait à son charme. Il lui avait sauvé la vie? La belle affaire! Cela arrivait, sur les champs de bataille, plus souvent qu'on osait le chanter... même si à vrai dire le sursis ainsi gagné n'allait la plupart du temps guère plus loin que la prochaine passe d'armes. Mais elle! sa voix l'avait arraché de profondeurs plus désespérantes que l'Oblivion, plus douloureuse qu'aucune lame, flèche ou sortilège. Si elle n'avait pas été là...

Il frissonna.

« Hum. Un souffle frais. Je crois que nous approchons de la sortie, » murmura-t-il.

Ses doigts ensanglantés resserrèrent leur prise sur la garde de son épée. Ce n'était pas le moment de relâcher sa vigilance.

#138 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 03 octobre 2011 - 23:40

Les paupières fermées d'Aëana n'empêchèrent pas la brétonne de percevoir la lumière du jour. Elle ouvrit les yeux et, bien qu'éblouie, promena son regard sur les environs avec délice. Les légionnaires respiraient avidement l’air de la surface, heureux d’être enfin dehors, et en vie.

Du feu de camp s’élevait une épaisse colonne de fumée âcre. Beau Gosse, occupé à secouer vigoureusement les soldats endormis près des flammes, se releva en voyant la troupe sortir du passage.

« Sergent-instructeur ! J’ai fait comme convenu, mais je n’arrivais pas à réveiller Grand Dadais, ça fait une demi-heure que je lui fous des baffes ! Je ne pouvais pas redescendre tout seul, en les laissant tous à la merci du premier brigand venu… »

Même s’il s’inquiétait de ne pas avoir pu respecter le plan à la lettre, le légionnaire paraissait soulagé de revoir l’escouade. Son soulagement ne fut cependant que de courte durée, car il remarqua bien vite les civières et leurs occupants.

Aëana, quant à elle, ne se sentait qu’à moitié tirée d’affaire. Elle se désintéressa du discours de Beau Gosse et annonça sombrement à Gnaeus :

« Je ne suis pas rassurée… La magie est toujours à l’œuvre dans la grotte. Et… j’ai cru sentir d’autres créatures dans les profondeurs… Je n’en suis pas sûre, car elles s’éloignaient… »

Les yeux de l’alchimiste se posèrent sur les légionnaires endormis. L’idiot de Dolvane, gaspiller un anesthésiant si précieux pour endormir de précieux renforts !

Elle n’attendit pas la réponse de Gnaeus et alla s’agenouiller auprès de Noiraud pour observer ses blessures à la lumière du soleil.

Modifié par Timalk-Ae, 03 octobre 2011 - 23:41.


#139 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 02 juillet 2012 - 08:08

« Et... et Major? demanda d'une voix nouée son jumeau lorsqu'il parut évident que Smeira serait la dernière à sortir. Où... où est mon frère? »

Minor et les autres fugitifs avaient recouvré leur empire sur eux-même une fois parvenu à la lumière du jour et s'étaient emparés des armes de leurs compagnons endormis. Nul n'avait osé toutefois s'engager à nouveau dans la Piste du Scribe, et ils s'étaient contentés d'en guetter l'issue, oreille tendue, espérant que la fumée rouge leur ramèneraient bientôt les renforts dont ils avaient besoin.

« Il s'en est pas tiré, Minor. Désolé. Il s'est battu jusqu'au bout mais... »

La patte massive de Pieds-Plats tapota maladroitement l'épaule de l'Impérial, et le reste de sa phrase mourut sur ses lèvres.

Le glaive d'emprunt tremblait dans la main du jeune frère. Il n'entrerait pas dans la grotte, jugea Gnaeus, et se reprocherait probablement toute sa vie d'en être sorti. Le vétéran ne dit rien. Que dire qui puisse être entendu? Le ménestrel en jugea autrement et se mit à lui parler doucement, à voix basse.

Alors que la Bretonne prodiguait ses soins aux blessés avec l'assistance de Salizar, le vétéran rejoignit le demi-cercle défensif formé par les légionnaires rescapés. La peur qui se lisait sur le visage de Grandes-Esgourdes, Sverri, Petit et du sergent-instructeur Vulpes contrastait avec la mine déterminée de Beau-Gosse. Le vieil Impérial compris que ses traits affichaient la même grimace terrifiée que les autres.

Minor n'entrerait pas là-dedans, mais Gnaeus ne savait pas s'il serait capable de braver la chose hurlante qui s'y terrait. Se raccrochant comme les autres aux paroles d'Aëana ainsi qu'aux volutes de fumée, ils attendaient les secours.

#140 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 02 juillet 2012 - 21:14

Aëana contempla avec regret le visage de Noiraud. Elle craignait de ne pas avoir réagi assez vite pour le sauver. Des bleus inquiétants s’étaient formés là où ses plaies avaient été refermées par des potions de soin. Elle avait demandé à ce qu’on lui en trouve une autre fiole, et un soldat avait fini par lui en apporter une, qu’elle avait fait boire au Dunmer avec la douceur d’une mère qui allaite. Noiraud rouvrirait-il un jour les yeux pour voir la lumière du jour ? Renaîtrait-il au monde ? Ou serait-il l’enfant mort-né des boyaux de roche ?

La Brétonne leva les yeux vers le ciel et se perdit un moment dans ce bleu infini. Son regard suivit la courbe des nuages, s’attarda sur les mouvements des feuillages agités par le vent, puis descendit le long de la colonne de fumée qui s’envolait en volutes sombres, pour atterrir sur la triste troupe qui attendait autour du feu et à la sortie de la grotte.

Lasse, la guérisseuse se redressa et alla d’un soldat à l’autre pour demander à chacun d’entre eux s’il était blessé. Elle observa les balafres et les ecchymoses, lançant çà et là des sourires pâles mais rassurants.

Lorsqu’elle s’approcha du vieux brigand pour l’ausculter à son tour, ce dernier était engagé dans une discussion mouvementée avec Salizar. Le Dunmer lui agitait sous le nez une dague d’argent en sifflant entre ses dents. C’était celle de l’alchimiste, que le fuyard avait emportée. Avec une froideur épuisée, Aëana ordonna à Salizar de lui remettre l'arme qui lui avait été dérobée et d’aller importuner quelqu’un d’autre, ce qu’il fit en la regardant du coin des yeux. La guérisseuse remit la lame à sa ceinture, à côté de sa jumelle, avant de s'intéresser au poignet brisé du voleur.

Quand vint le tour d’examiner Gnaeus, Aëana vit qu’il se raidissait à son approche. Malgré la longue attente des secours, les doigts du vétéran étaient restés serrés sur la garde de son épée depuis que les survivants étaient sortis du passage. A sa façon de se tenir, à sa respiration quelque peu laborieuse, Aëana remarqua qu’il était affaibli.

Alors qu’elle arrivait près de lui, des bruits de pas et des cliquetis métalliques se firent entendre. Les secours arrivaient, enfin !

Modifié par Timalk-Ae, 03 juillet 2012 - 16:46.


#141 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 05 juillet 2012 - 22:16

L'entrechoquement des loricae, le martellement des bottes ferrées sur le sol, deux sons que Gnaeus avait appris à le reconnaître entre mille. A l'arrivée de ces renforts tant espérés, il relâcha la pression de ses doigts meurtris sur la garde de son épée et s'affaissa contre un tronc. Son bouclier de cuir pendait au bout de son épaule ensanglantée, semblant tout à coup peser des tonnes.

Une vingtaine de légionnaires avait déjà pris position dans la clairière lorsque le Chevalier Sellus Gravius y pénétra. Le sergent-instructeur se précipita auprès de lui et entama un rapport confus des événements.

« ...va n'falloir des mages de bataille, Officier-Ch'valier! Y a une foutue saloperie, là-d'dans, qu'a bien failli m'coûter tous mes hommes après qu'elle a dézingué les bandits qu'on cherchait. Un machin comme j'en avais jamais vu, et j'ai servi à Tel Branora, Officier-Ch'valier; c'est vous dire si j'ai eu mon compte de créatures maléficieuses! Sans la Bretonne, là,  ajouta-t-il en désignant du doigt Aëana, on s'en serait probablement pas sorti après qu'notre lanceur de sort soit resté sur l'carreau. »

L'Officier-Chevalier eut l'air intrigué de retrouver là cette Bretonne protégée par les Lames, et sans doute cela, autant que le petit discours et l'état des blessés convainquit immédiatement le Chevalier Errant de ne pas risquer ses hommes dans le Passage.

« Je veux qu'un guérisseur s'occupe des blessés! Assurez-vous qu'ils soient transportables et rapatriez-les-moi à Seyda Neen. Marcellus! Dressez-moi une table ici! Je veux une carte de la région et qu'on me disent où débouchent ces souterrains! Que les légionnaires maîtrisant l'altération lancent leurs sorts de détection! Je ne veux pas être pris au dépourvu par cette créature dont le Sergent-Instructeur a parlé. Sergent Quirinus, prenez les éclaireurs et les archers qu'il vous faut et sécurisez-moi le périmètre. »

Le soulagement d'être déchargé de l'affaire se lisait sur le visage de Caius Vulpes. Il salua son supérieur et revint vers ses hommes. Ce fut un autre motif de soulagement pour lui de voir que le ménestrel conversait toujours à voix basse avec Minor. Il n'était pas très doué pour les condoléances, et après ce que le pauvre Major et les autres avaient subi... il voyait difficilement quoi dire. Cette pensée le poussa à chercher des yeux la compagne de Salizar, pour s'apercevoir qu'elle avait dû s'éclipser avant l'arrivée des hommes de Gravius. Il ne savait s'il fallait s'en inquiéter ou s'en féliciter et espéra qu'aucun de ses gars n'évoquerait sa présence.

Moins d'une demi-heure plus tard, ses hommes et les civils étaient évacués sur Seyda Neen.




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