Aucun des deux Impériaux n'avait esquissé un geste pour retenir Malicia lorsqu'elle s'était précipitée hors de la grotte. La vue des cadavres et l'odeur des charniers leur était malheureusement devenue trop familière pour pouvoir encore les incommoder.
Gordjus adressa un signe de tête au Dunmer, sans que Salizar put deviner s'il s'agissait d'une marque de reconnaissance ou si le chevalier prenait simplement note de ses activités.
« La Légion aura sans nul doute encore besoin de vos services, Monsieur d'Ombrelune. ainsi que de ceux de votre amie bretonne: je n'ai pu distraire plus de deux hommes de la garnison de Fort Hawkmoth... et nous ne seront pas trop de six pour transférer ces prisonniers jusqu'au Fort le plus proche. »
Il marqua un temps, puis répondit finalement à la question du voleur:
« La jeune femme qui m'a guidé jusqu'ici se nomme Malicia. Je suis persuadé qu'elle sera ravie de se présenter lorsqu'elle aura repris ses esprits. Votre amie Aëana se trouve-t-elle plus quelque part dans ces boyaux? Je ne crois pas l'avoir aperçue en entrant... »
1
[rp]région Des Iles Ascadiennes - Alentours D'ald-sotha
Débuté par
Not Quite Dead
, 25 févr. 2006 - 19:20
154 réponses à ce sujet
#152
Salizar d'Ombrelune
Quincaillerie Royale
Posté 03 juillet 2006 - 01:39
S'appuyant de manière désinvolte sur un rocher saillant, Salizar expliqua en soupirant
Tant de surprises ont dûes troubler votre délicieuse compagne. Sans doute Dame Aëana l'aura suivie pour lui offrir une épaule consolatrice.
Il ajouta plus pour lui-même
Comme j'aurai aimé en être encore capable...
Puis il se reprit :
Ainsi donc nous sommes recrutés par la Très Glorieuse Légion Impériale ? Voilà qui est assez pittoresque. Si un jour ma mère m'avait dit que j'allais rester plus de dix minutes avec des gens en uniforme, je lui aurai ris au nez. J'ose espérer que nous serons assez occupé pour ne pas avoir à oppresser le peuple ou à perpétrer des exactions...j'avoue ne rien y connaître, contrairement à certains officiers distingués dont j'ai eu la chance de faire connaissance...
[HRP : Ahh, Salizar et ses piques me manquaient
]
Tant de surprises ont dûes troubler votre délicieuse compagne. Sans doute Dame Aëana l'aura suivie pour lui offrir une épaule consolatrice.
Il ajouta plus pour lui-même
Comme j'aurai aimé en être encore capable...
Puis il se reprit :
Ainsi donc nous sommes recrutés par la Très Glorieuse Légion Impériale ? Voilà qui est assez pittoresque. Si un jour ma mère m'avait dit que j'allais rester plus de dix minutes avec des gens en uniforme, je lui aurai ris au nez. J'ose espérer que nous serons assez occupé pour ne pas avoir à oppresser le peuple ou à perpétrer des exactions...j'avoue ne rien y connaître, contrairement à certains officiers distingués dont j'ai eu la chance de faire connaissance...
[HRP : Ahh, Salizar et ses piques me manquaient
]
#153
Not Quite Dead
Rincevent
Posté 03 juillet 2006 - 07:23
Le légionnaire nordique qui accompagnait Gordjus Horanisius et s'était penché vers les prisonniers pour vérifier leur liens et entraver leurs jambes à la khajiit tandis que son collègue les surveillait eut un mouvement d'humeur.
« M'est avis qu'il nous insulte, le freluquet! » marmonna-t-il à l'adresse de son collègue, sans que le Chevalier ne l'entende. Celui-ci cracha sur le sol un bout de chique hors d'âge.
« Nous serons bien assez occupés, Monsieur d'Ombrelune, n'ayez crainte. » répondit Gordjus d'un ton froid. « Les transferts de prisonniers sont rarement de tout repos... aussi faudra-t-il espérer que votre enthousiasme compensera votre manque d'expérience en la matière. »
Le légionnaire impérial jura et, d'un coup de manche de lance savamment appliqué, calma les ardeurs soudaines de l'un des sectateurs.
« Ils commencent à s'agiter, Officier Chevalier. » déclara-t-il.
« Pour ce qui est de mes hommes » reprit l'officier d'un ton légèrement plus fort, afin que ses paroles n'échappent pas aux prisonniers « ils ont une longue pratique et savent s'y prendre pour faire régner l'ordre dans un convois de prisonniers dunmeri. Steinar?
- Oui, Officier Chevalier?
- En avez-vous fini?
- Oui, Officier Chevalier! M'étonnerait que ces saligauds se carapatent, si vous voulez mon avis. »
Suetius jeta un coup d'oeil aux Dunmer qui s'ébranlaient sous l'impulsion des deux légionnaires et eut un hochement de tête appréciateur. Bien que le sort d'Aëana se soit dissipé depuis belle lurette, et que les sectateurs ait finalement recouvré leur empire sur eux-mêmes à défaut de leur lucidité, ils s'avançaient devant lui avec un dandinement rappelant beaucoup les habitants d'Elsweyr: une corde lâche courait de leur cheville gauche à la droite, attachée en son centre avec celle entravant leur prédécesseur. Le groupe avançait lentement, trébuchant de temps à autre sur les inégalités de terrain. Le dénommé Steinar avait fait du bon travail: des prisonniers dont les bras étaient simplement attachés dans le dos pouvaient toujours tenter de se séparer et de courir à toutes jambes chacun dans une direction; à présent, le moindre geste brusque de leur part se répercutait le long de toute la file. Sans aide extérieure, ils n'avaient pour ainsi dire aucune chance de s'évader.
Le vétéran tira de derrière sa cuirasse de durzog les deux plaquettes nominatives des légionnaires et les tendit à son supérieur alors qu'ils quittaient la Salle aux Prières.
« Calcidius Tiberius Acer et Marcus Pavidus Varro. » répéta-t-il pour lui même tandis que le chevalier impérial les déchiffrait. « Nous ne pouvons bien évidemment pas nous occuper de leurs corps pour l'instant, mais...
- Vous avez bien fait, légionnaire. » déclara le Chevalier en empochant les deux plaquettes. « Le Culte Impérial, dûement escorté, viendra leur rendre les derniers hommages et purifier cet endroit dès que possible.
- A ce propos, Officier Chevalier... Il y a dans la grotte attenante un autre corps, celui du Chevalier qui les conduisait lors de leur mission de reconnaissance. Je crains qu'il ne soit pour sa part inidentifiable, mais les registres du Fort responsable vous permettront sans nul doute de prévenir sa famille. »
Gordjus Horanisius hocha la tête d'un air pensif et reporta son attention sur la colonne de sectateurs débouchant à l'air libre. La matinée était déjà bien avancée, et tous marquèrent une légère pause, éblouis. Un soubresaut de la part des prisonniers fut calmé à coups de manche de lance consciencieusement appliqués, tandis que Gnaeus cherchait du regard Malicia.
« M'est avis qu'il nous insulte, le freluquet! » marmonna-t-il à l'adresse de son collègue, sans que le Chevalier ne l'entende. Celui-ci cracha sur le sol un bout de chique hors d'âge.
« Nous serons bien assez occupés, Monsieur d'Ombrelune, n'ayez crainte. » répondit Gordjus d'un ton froid. « Les transferts de prisonniers sont rarement de tout repos... aussi faudra-t-il espérer que votre enthousiasme compensera votre manque d'expérience en la matière. »
Le légionnaire impérial jura et, d'un coup de manche de lance savamment appliqué, calma les ardeurs soudaines de l'un des sectateurs.
« Ils commencent à s'agiter, Officier Chevalier. » déclara-t-il.
« Pour ce qui est de mes hommes » reprit l'officier d'un ton légèrement plus fort, afin que ses paroles n'échappent pas aux prisonniers « ils ont une longue pratique et savent s'y prendre pour faire régner l'ordre dans un convois de prisonniers dunmeri. Steinar?
- Oui, Officier Chevalier?
- En avez-vous fini?
- Oui, Officier Chevalier! M'étonnerait que ces saligauds se carapatent, si vous voulez mon avis. »
Suetius jeta un coup d'oeil aux Dunmer qui s'ébranlaient sous l'impulsion des deux légionnaires et eut un hochement de tête appréciateur. Bien que le sort d'Aëana se soit dissipé depuis belle lurette, et que les sectateurs ait finalement recouvré leur empire sur eux-mêmes à défaut de leur lucidité, ils s'avançaient devant lui avec un dandinement rappelant beaucoup les habitants d'Elsweyr: une corde lâche courait de leur cheville gauche à la droite, attachée en son centre avec celle entravant leur prédécesseur. Le groupe avançait lentement, trébuchant de temps à autre sur les inégalités de terrain. Le dénommé Steinar avait fait du bon travail: des prisonniers dont les bras étaient simplement attachés dans le dos pouvaient toujours tenter de se séparer et de courir à toutes jambes chacun dans une direction; à présent, le moindre geste brusque de leur part se répercutait le long de toute la file. Sans aide extérieure, ils n'avaient pour ainsi dire aucune chance de s'évader.
Le vétéran tira de derrière sa cuirasse de durzog les deux plaquettes nominatives des légionnaires et les tendit à son supérieur alors qu'ils quittaient la Salle aux Prières.
« Calcidius Tiberius Acer et Marcus Pavidus Varro. » répéta-t-il pour lui même tandis que le chevalier impérial les déchiffrait. « Nous ne pouvons bien évidemment pas nous occuper de leurs corps pour l'instant, mais...
- Vous avez bien fait, légionnaire. » déclara le Chevalier en empochant les deux plaquettes. « Le Culte Impérial, dûement escorté, viendra leur rendre les derniers hommages et purifier cet endroit dès que possible.
- A ce propos, Officier Chevalier... Il y a dans la grotte attenante un autre corps, celui du Chevalier qui les conduisait lors de leur mission de reconnaissance. Je crains qu'il ne soit pour sa part inidentifiable, mais les registres du Fort responsable vous permettront sans nul doute de prévenir sa famille. »
Gordjus Horanisius hocha la tête d'un air pensif et reporta son attention sur la colonne de sectateurs débouchant à l'air libre. La matinée était déjà bien avancée, et tous marquèrent une légère pause, éblouis. Un soubresaut de la part des prisonniers fut calmé à coups de manche de lance consciencieusement appliqués, tandis que Gnaeus cherchait du regard Malicia.
Modifié par Not Quite Dead, 03 juillet 2006 - 14:04.
#154
Timalk-Ae
PoneyMaster !
Posté 03 juillet 2006 - 17:25
[HRP : post un peu long, rédigé à quatre mains avec Shadow]
"Je veux juste dormir, pour oublier..."
Aëana répondit en souriant gentiement :
"Oh, crois-moi, dormir ne te fera rien oublier. Au contraire, tous les évènements marquants de notre journée reviennent nous tourmenter dans nos rêves. Pour oublier plus vite, il faut se changer les idées."
Elle lui tendit la main.
" Viens, allons plutôt prendre l'air."
Malicia leva son visage vers la main d'Aëana."Apres tout pourquoi pas" se dit-elle. Elle saisit de façon mal assurée la main d'Aëana, qui l'aida à se relever, et, une fois debout, Malicia lui envoya un petit sourire.
Aëana tira Malicia hors de la grotte mais, aveuglée par la soudaine clarté, s'arrêta après avoir parcouru quelques mètres à l'air libre. Alors que Malicia mettait une main devant ses yeux, Aëana désigna quelques arbres proches.
"Promenons-nous par là."
Malicia se laissa guider par Aëana jusqu'au petit bosquet. Une fois arrivée à destination elle s'assit sur un rocher et s'essuya ensuite le visage, mouillé par les larmes qui avaient coulé, mais elle n'était toujours pas décidée à dire quoi que ce soit. Ne sachant pas que Malicia désirait rester muette, Aëana la questionna :
"Pourquoi ces larmes ?", demanda-t-elle d'une voix douce et rassurante.
"Ces larmes? J'en... j'en pouvais plus tout simplement, trop d'émotion en si peu de temps...
- Je te comprends. Moi aussi j'ai eu envie de pleurer. De crier même, de donner des coups partout et de m'enfuir. A cause des morts. J'étais à la fois dégoûtée par les corps et par moi-même. J'ai contribué au massacre, après tout. Mais en y réfléchissant, ces créatures, car je doute qu'il leur restait encore un peu d'humanité, ne sont-elles pas mieux ainsi, mortes ? Je sais qu'il est affreux de dire cela, mais au fond, n'étaient-elles pas maléfiques ? C'est cela qui m'a calmée. Ne restait plus que la peur des corps, mais contre celle-ci il suffit de se dire qu'elle est injustifiée. Enfin, "il suffit"... J'ai eu quelques difficultés mais le résultat vient comme une illumination, la solution semble soudain si simple..."
Aëana se rendit compte qu'elle s'était emportée, et se tut soudainement. Cela lui avait fait du bien d'extérioriser sa pensée, mais qu'en était-il de Malicia ?
" Vous avez raison, mais je me suis emportée, je n'aurais pas dû...
- Ahah ! Comme si l'on avait plus le droit de pleurer ! Je trouve qu'au contraire c'est la marque d'une grande sensibilité. Même si parfois il est préférable de la cacher, il ne faut jamais la perdre. Je pense qu'elle garantit... Je ne sais pas comment l'expliquer. L'humanité ? L'humanité est capable des pires choses comme des meilleures. Je parle des meilleures. Tu ne penses pas ?
- Mais... dans ce genre de situations c'est plutôt... une marque de faiblesse, ce que je ne devrais pas avoir... pas dans ma situation... j'en ai pas honte mais... je ne sais comment l'expliquer..."
A ce moment, la file de dunmers enchaînés sortit de la grotte, accompagnée par les Impériaux, Salizar et Gnaeus. Remarquant cela, Aëana reprit doucement Malicia par le bras et l'entraîna vers la troupe en agitant sa main libre.
"Nous revoici !.."
Elle découvrit les gardes avec surprise.
"Et bien ? Je vois que nous avons des renforts."
Elle avança sa jambe droite et se pencha, écartant légèrement les bras, les mains relevées, en un bref salut.
"Enchantée. Je me nomme Ayana d'Althée. Je suis ravie d'avoir votre aide... Je pense que nous en avions bien besoin..."
C'était peu dire. Qui sait ce qui lui serait arrivé si...
"Haj-Rahn ! J'ai oublié Haj-Rahn ! Je reviens !" S'écria-t-elle en s'enfonçant en courant dans l'obscurité de la grotte.
Une fois dans les boyaux de la caverne, elle effectua quelques passes magiques et lança un grand sort de lumière qui lui permis de voir clairement. Elle déambula en criant le nom de l'argonien jusqu'aux couloirs proches de la grande salle où avait eu lieu le combat.
" Haj-Rahn ?! Haaaj-Raaahn !
- C'est vous, Dame Aëana ?" Demanda l'intéressé en sortant d'un coin sombre.
" Pourquoi restez-vous ici ? Venez avec moi...
- Non, Dame, je n'ai pas confiance en les Impériaux. Croyez-vous qu'ils aient levé le petit doigt pour aider les esclaves des Plantations Dren ?
- Mais...
- Oubliez-moi. Je dois partir. Loin de cette île d'esclavagistes.
- ...
- Rejoignez-les. Je partirai quand vous serez loin."
Aëana ne trouva rien à répondre. Si c'était ce qu'il voulait... N'était-ce pas ce qu'elle voulait, elle aussi, quitter cette île ? Il semblait en avoir bien plus besoin qu'elle... Bien plus... Comment allait-il faire ? Lui qui l'avait aidée, l'avait sauvée, comment le remercier, l'aider ?
Sa bourse. Elle la détacha et la lui tendit.
" Tenez. Pour m'avoir sauvée lors du combat."
Haj-Rahn n'allait quand même pas refuser. Il ne serait jamais allé loin sans le sou. Mais Aëana l'avait aidé aussi. Elle n'avait pas de dette envers lui.
"...Si quelqu'un me voit avec cette bourse de riche, on m'accusera de l'avoir volée."
Sans dire un mot, Aëana sortit un petit sachet en cuir brun et usé dont elle tira quelques herbes et y glissa tout l'or qu'elle possédait. Elle tendit la nouvelle bourse à l'argonien qui la prit doucement.
" Merci.
- Ne me remerciez pas. Je sais que je ne le regretterai pas." Gros mensonge. "Je leur dirai que vous êtes déjà parti."
Etranges adieux. Aëana, en souriant, prit le bras d'Haj-Rahn, une fraction de seconde, légèrement, presque imperceptiblement, essayant de lui transmettre toute la bienveillance qu'elle avait pour lui, puis elle tourna les talons.
"Je ne l'ai pas trouvé !" S'écria-t-elle tristement en sortant de la grotte. "Il a du partir... Que faisons-nous maintenant ?"
"Je veux juste dormir, pour oublier..."
Aëana répondit en souriant gentiement :
"Oh, crois-moi, dormir ne te fera rien oublier. Au contraire, tous les évènements marquants de notre journée reviennent nous tourmenter dans nos rêves. Pour oublier plus vite, il faut se changer les idées."
Elle lui tendit la main.
" Viens, allons plutôt prendre l'air."
Malicia leva son visage vers la main d'Aëana."Apres tout pourquoi pas" se dit-elle. Elle saisit de façon mal assurée la main d'Aëana, qui l'aida à se relever, et, une fois debout, Malicia lui envoya un petit sourire.
Aëana tira Malicia hors de la grotte mais, aveuglée par la soudaine clarté, s'arrêta après avoir parcouru quelques mètres à l'air libre. Alors que Malicia mettait une main devant ses yeux, Aëana désigna quelques arbres proches.
"Promenons-nous par là."
Malicia se laissa guider par Aëana jusqu'au petit bosquet. Une fois arrivée à destination elle s'assit sur un rocher et s'essuya ensuite le visage, mouillé par les larmes qui avaient coulé, mais elle n'était toujours pas décidée à dire quoi que ce soit. Ne sachant pas que Malicia désirait rester muette, Aëana la questionna :
"Pourquoi ces larmes ?", demanda-t-elle d'une voix douce et rassurante.
"Ces larmes? J'en... j'en pouvais plus tout simplement, trop d'émotion en si peu de temps...
- Je te comprends. Moi aussi j'ai eu envie de pleurer. De crier même, de donner des coups partout et de m'enfuir. A cause des morts. J'étais à la fois dégoûtée par les corps et par moi-même. J'ai contribué au massacre, après tout. Mais en y réfléchissant, ces créatures, car je doute qu'il leur restait encore un peu d'humanité, ne sont-elles pas mieux ainsi, mortes ? Je sais qu'il est affreux de dire cela, mais au fond, n'étaient-elles pas maléfiques ? C'est cela qui m'a calmée. Ne restait plus que la peur des corps, mais contre celle-ci il suffit de se dire qu'elle est injustifiée. Enfin, "il suffit"... J'ai eu quelques difficultés mais le résultat vient comme une illumination, la solution semble soudain si simple..."
Aëana se rendit compte qu'elle s'était emportée, et se tut soudainement. Cela lui avait fait du bien d'extérioriser sa pensée, mais qu'en était-il de Malicia ?
" Vous avez raison, mais je me suis emportée, je n'aurais pas dû...
- Ahah ! Comme si l'on avait plus le droit de pleurer ! Je trouve qu'au contraire c'est la marque d'une grande sensibilité. Même si parfois il est préférable de la cacher, il ne faut jamais la perdre. Je pense qu'elle garantit... Je ne sais pas comment l'expliquer. L'humanité ? L'humanité est capable des pires choses comme des meilleures. Je parle des meilleures. Tu ne penses pas ?
- Mais... dans ce genre de situations c'est plutôt... une marque de faiblesse, ce que je ne devrais pas avoir... pas dans ma situation... j'en ai pas honte mais... je ne sais comment l'expliquer..."
A ce moment, la file de dunmers enchaînés sortit de la grotte, accompagnée par les Impériaux, Salizar et Gnaeus. Remarquant cela, Aëana reprit doucement Malicia par le bras et l'entraîna vers la troupe en agitant sa main libre.
"Nous revoici !.."
Elle découvrit les gardes avec surprise.
"Et bien ? Je vois que nous avons des renforts."
Elle avança sa jambe droite et se pencha, écartant légèrement les bras, les mains relevées, en un bref salut.
"Enchantée. Je me nomme Ayana d'Althée. Je suis ravie d'avoir votre aide... Je pense que nous en avions bien besoin..."
C'était peu dire. Qui sait ce qui lui serait arrivé si...
"Haj-Rahn ! J'ai oublié Haj-Rahn ! Je reviens !" S'écria-t-elle en s'enfonçant en courant dans l'obscurité de la grotte.
Une fois dans les boyaux de la caverne, elle effectua quelques passes magiques et lança un grand sort de lumière qui lui permis de voir clairement. Elle déambula en criant le nom de l'argonien jusqu'aux couloirs proches de la grande salle où avait eu lieu le combat.
" Haj-Rahn ?! Haaaj-Raaahn !
- C'est vous, Dame Aëana ?" Demanda l'intéressé en sortant d'un coin sombre.
" Pourquoi restez-vous ici ? Venez avec moi...
- Non, Dame, je n'ai pas confiance en les Impériaux. Croyez-vous qu'ils aient levé le petit doigt pour aider les esclaves des Plantations Dren ?
- Mais...
- Oubliez-moi. Je dois partir. Loin de cette île d'esclavagistes.
- ...
- Rejoignez-les. Je partirai quand vous serez loin."
Aëana ne trouva rien à répondre. Si c'était ce qu'il voulait... N'était-ce pas ce qu'elle voulait, elle aussi, quitter cette île ? Il semblait en avoir bien plus besoin qu'elle... Bien plus... Comment allait-il faire ? Lui qui l'avait aidée, l'avait sauvée, comment le remercier, l'aider ?
Sa bourse. Elle la détacha et la lui tendit.
" Tenez. Pour m'avoir sauvée lors du combat."
Haj-Rahn n'allait quand même pas refuser. Il ne serait jamais allé loin sans le sou. Mais Aëana l'avait aidé aussi. Elle n'avait pas de dette envers lui.
"...Si quelqu'un me voit avec cette bourse de riche, on m'accusera de l'avoir volée."
Sans dire un mot, Aëana sortit un petit sachet en cuir brun et usé dont elle tira quelques herbes et y glissa tout l'or qu'elle possédait. Elle tendit la nouvelle bourse à l'argonien qui la prit doucement.
" Merci.
- Ne me remerciez pas. Je sais que je ne le regretterai pas." Gros mensonge. "Je leur dirai que vous êtes déjà parti."
Etranges adieux. Aëana, en souriant, prit le bras d'Haj-Rahn, une fraction de seconde, légèrement, presque imperceptiblement, essayant de lui transmettre toute la bienveillance qu'elle avait pour lui, puis elle tourna les talons.
"Je ne l'ai pas trouvé !" S'écria-t-elle tristement en sortant de la grotte. "Il a du partir... Que faisons-nous maintenant ?"
Modifié par Alkhazar, 04 juillet 2006 - 17:26.
#155
Not Quite Dead
Rincevent
Posté 06 juillet 2006 - 08:12
Gordjus interrogea du regard Gnaeus.
« Je crois qu'elle parle d'un fugitif argonien, Officier Chevalier. Un esclave, vraisemblablement. J'ignorais qu'il était resté dans les parages. Je doute fort qu'il ait quoi que ce soit à voir avec ces gens. » acheva-t-il avec un signe de tête à l'égard des prisonniers.
L'officier impérial hésita quelques instants, avant de hausser les épaules.
« Dans ce cas. Quittons les lieux. Nous avons assez à faire sans nous occuper d'un esclave en fuite. Nous nous dirigeons vers le fort de Pelagiad, Messieurs!
- A vos ordres, Officier Chevalier! » répondirent avec un parfait ensemble Steinar et son collègue.
La colonne se mit en branle, le vétéran se plaçant à l'arrière de celle-ci.
[Suite à Pelagiad.]
« Je crois qu'elle parle d'un fugitif argonien, Officier Chevalier. Un esclave, vraisemblablement. J'ignorais qu'il était resté dans les parages. Je doute fort qu'il ait quoi que ce soit à voir avec ces gens. » acheva-t-il avec un signe de tête à l'égard des prisonniers.
L'officier impérial hésita quelques instants, avant de hausser les épaules.
« Dans ce cas. Quittons les lieux. Nous avons assez à faire sans nous occuper d'un esclave en fuite. Nous nous dirigeons vers le fort de Pelagiad, Messieurs!
- A vos ordres, Officier Chevalier! » répondirent avec un parfait ensemble Steinar et son collègue.
La colonne se mit en branle, le vétéran se plaçant à l'arrière de celle-ci.
[Suite à Pelagiad.]
Modifié par Not Quite Dead, 07 juillet 2006 - 22:04.
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